Michel et Christophe Lieby tiennent leur atelier à Hagenbach. Tous deux sont verriers d'art. Une passion familiale qui a évolué avec les années. Ils nous ouvrent les portes de leur atelier.
On en compte moins de dix en Alsace. Les verriers d'art sont de plus en plus rares. Michel Lieby exerce le métier depuis 50 ans et tient son atelier à Hagenbach, dans le Sundgau. Il nous explique son travail. "D'abord, je fais le dessin, puis le gabarit. Je découpe le verre selon le gabarit puis j'assemble les différentes pièces en verre à l'aide de baguettes de plomb". Le plomb, matériau facilement pliable, fait la jonction pour tenir les morceaux de verre entre eux une fois qu'il est soudé. Michel mastique ensuite toute la surface du vitrail avec un mélange de craie et d'huile de lin. Pour finir, il nettoie le tout. Ce verrier d'art est sollicité par des particuliers qui souhaitent un vitrail chez eux mais surtout pour des vitraux d'église. A Sentheim, par exemple, deux vitraux se sont brisés suite à l'explosion d'une bombe juste en-dehors de la chapelle, lors de la seconde guerre mondiale. Depuis, des vitraux jaunes les ont remplacé. Michel est en charge de reconstituer les deux vitraux en respectant le style des vitraux existant. Ainsi, il a déjà réalisé le premier, représentant Sainte Anne, et va prochainement s'atteler au deuxième, ayant pour figure Sainte Odile.
Christophe Lieby, le fils de Michel, a suivi les traces de son père. Cela fait 18 ans qu'il travaille à l'atelier. Pour lui, c'était une évidence. "Je venais tout le temps à l’atelier avec mon père, et comme j’aimais dessiner, je ne me voyais pas exercer un autre métier", explique-t-il. Christophe apporte un nouveau savoir-faire à l'atelier, qu’il a acquis durant sa formation. Il est spécialisé dans le verre fusionné. A la différence du vitrail, le verre fusionné ne constitue qu’une seule pièce de verre. Ainsi, il créé des crédences de cuisine, des bijoux… Ses clients sont majoritairement des particuliers. Son père se réjouit de cette plus-value, car "les verriers d’art qui ne se diversifient pas sont contraints de fermer leurs portes". La demande étant de moins en moins forte pour des vitraux d'église, le fait de proposer de nouveaux objets permet d'attirer une nouvelle clientèle. Christophe vend ses bijoux "principalement dans des expositions ou au marché de Noël de Colmar, où nous avons un stand". Mais si le métier se perd, Christophe et Michel ont la chance de former une apprentie. Marine sait, à seulement 16 ans, qu'elle est prête à prendre la relève dans l'atelier. Elle vient de commencer sa formation et est déjà passionnée. Cela réjouit Michel qui sait que l'atelier va perdurer le jour où il décidera d'arrêter de travailler.