Cinéma : Rosalie ou Clémentine, découvrez la véritable histoire de la femme à barbe

Une femme, une barbe puis… La célébrité. À l’occasion de la sortie du long métrage franco-belge “Rosalie”, retour sur la vie de la véritable protagoniste, la vosgienne Clémentine Delait, la vraie femme à barbe qui a inspiré le film.

Femme à barbe et fière de l’être. Clémentine Delait est une nouvelle fois mise à l’honneur. Le film “Rosalie”, inspiré de son histoire, sort ce mercredi 10 avril 2024 en salle. De l’anonymat à la célébrité, la Vosgienne a fait de sa barbe une réussite. Décédée il y a bientôt 85 ans, elle continue de marquer l’histoire.

À sa naissance en 1885, la petite Clémentine n’est pas destinée à la célébrité. Elle voit le jour dans une famille simple du village de Chaumousey dans les Vosges. Loin des strass et des paillettes, elle se marie très tôt avec Marie-Joseph Paul Delait, boulanger à Thaon-Les-Vosges. Le couple ouvre un café dans le village et cela va changer sa vie.

Un pari qui change une vie 

À cette époque, Madame Delait est déjà barbue : “Mon système pileux en prenait à son aise, et je me faisais raser le menton, ne me doutant nullement de la revanche qu’il préparait à ma coquetterie féminine”, décrit la Vosgienne, dans le livre “Les mémoires de la femme à Barbe”. Une coquetterie féminine que cette femme de poids va bientôt abandonner pour un pari de 500 francs. Joueuse, elle relève le défi et se laisse donc pousser la barbe. “C’était beaucoup moins l’appât du gain qui me l’avait dicté que le plaisir de tenir tête au pauvre P... qui aurait cru me mettre dans l’embarras et se réjouissait déjà de ma capitulation”, écrit Clémentine Delait.

Une barbe à succès

Ce gage ? Elle ne le regrettera pas. “À mesure qu’elle grandissait, je la voyais prendre tournure. Le poil, d’un impeccable châtain comme mes cheveux, s'adoucissait, prenait du velouté, s’ondulait mollement". Très vite, la jeune femme se fait connaître : “Mon café ne désemplit plus. Tous les Thaonnais voulurent me voir. Le lendemain, de nombreux curieux vinrent des environs, et la nouvelle se répandit, comme une trainée de poudre, qu’il y avait, à Thaon, une femme à barbe telle que jamais on en avait eu”, raconte-t-elle. Bientôt, son commerce va changer de nom pour devenir : “Café de la Femme à barbe”.

Dotée d’une force d’esprit hors norme, elle sait se mettre des limites, malgré des propositions alléchantes : “J’aurais pu gagner des sommes folles en exhibitions dans des centres. Ne m’offrait-on pas trois millions pour une tournée en Amérique ! Mais j’avais mon mari, souffrant déjà du mal qui allait l’emporter. Pour rien au monde je n’aurais voulu l’abandonner”. Ses choix ne l'empêcheront pas d’être connue en France et au-delà des frontières. Londres, Paris ou encore Belfast, après la mort de son mari, elle sillonnera le monde.

Loin d'être une bête de foire, la Vosgienne est un véritable exemple de force, de féminisme et d’acceptation. Décédée en 1939, la vie de Clémentine Delait avait déjà souvent été évoquée par la télévision. 85 ans plus tard, et même si Rosalie n'est pas tout à fait Clémentine, la Vosgienne phénomène continue de faire parler d'elle en faisant son entrée sur grand écran.

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