Depuis la fin de l'année 2023, à l'hôpital de Remiremont dans les Vosges, les urgences ne sont plus assurées la nuit. Mardi 5 mars, l'ADEMAT-H a fait signer une pétition pour la réouverture des urgences. Une manifestation est prévue sur place samedi 9 mars.
À la fin de l'année dernière, l'Agence régionale de santé du Grand Est évoquait "des fortes tensions sur les équipes médicales". Depuis, les urgences de nuit du Centre hospitalier de Remiremont (Vosges) sont restées fermées. Une manifestation est prévue sur place samedi 9 mars. "Notre hôpital n’est pas un cas unique en France. Nous sommes mobilisés depuis maintenant huit ans", dit Jean Pierrel, président de l'association à France 3 Lorraine. "Les urgences sont fermées la nuit et à partir du 6 avril, il n’y aura plus de possibilité d’accoucher à la maternité. On sait que le service de néonatalogie est aussi menacé, donc nous disons Stop !"
La première manifestation remonte au 22 décembre dernier. Désormais ça fait 65 jours que les urgences sont fermées la nuit. Il n’y a plus que quatre médecins urgentistes. Depuis, au moins un tiers des habitants du département des Vosges se retrouvent sans prise en charge médicale la nuit. Cela représente environ 100.000 habitants.
Presque le tiers de la population des Vosges n’a plus accès aux soins la nuit. C’est quand même grave. Ça veut dire des pertes de chance. Des renoncements et même des morts, il ne faut pas se le cacher.
Jean Pierrel, Président de l'association ADEMAT-H
Mardi 5 mars 2024, en fin de matinée, devant la mairie, l'Association pour la défense, le maintien, l'amélioration de la maternité et de l'hôpital de Remiremont (l'ADEMAT-H) fait signer une pétition pour la réouverture des urgence la nuit et pour la formation de médecins supplémentaires.
Activité suspendue
Pour l'heure, au moins 2 000 signatures ont été récoltées depuis dix jours en ligne. "Il faut vraiment que la population et les élus demandent au ministre de la Santé et à l’ARS les moyens d’un hôpital complet, chirurgie, médecine... L’hôpital se dégrade jour après jour. Ça fait quand même depuis le mois de janvier que plus de 100 000 personnes, presque le tiers de la population des Vosges n’a plus accès aux soins la nuit. C’est quand même grave. Ça veut dire des pertes de chance. Des renoncements et même des morts, il ne faut pas se le cacher", ajoute Jean Pierrel.
Un point presse était organisé à l'hôtel-de-ville en présence de Philippe Cloche, conseiller municipal et président du Conseil de surveillance de l'hôpital, François Vannson, président du Conseil départemental et Jean Pierrel, président de l'association. Actuellement, il y a seulement "1,7" pédiatres équivalent temps plein, alors qu’il en faudrait au moins quatre. "Il en est de même pour la maternité, on le sait très bien. On sait très bien que quand les mamans seront contraintes d’aller beaucoup plus loin pour accoucher, une heure de route par exemple, il y a un risque. Il faut se mobiliser".
L'hôpital de Remiremont fait l’objet d’une douzaine de plaintes pour homicides et blessures. L'ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau avait assuré que l’établissement ne fermerait pas.