Le procès s'est ouvert ce mardi 11 juin 2024. Depuis ce matin, un adolescent de 16 ans est jugé à huis clos devant le tribunal pour enfants d'Épinal pour le meurtre de la petite Rose-Izabela, 5 ans, dont le corps avait été découvert dans un sac-poubelle, en avril 2023. Le mis en cause est impliqué dans d’autres affaires en lien avec des enfants.
Ce mardi 11 juin 2024, s’ouvre un procès de deux jours pour le meurtre de la petite Rose-Izabela, une fillette de 5 ans dont le corps a été découvert dans un sac plastique l'an passé, à Rambervillers (Vosges). Le mis en cause, un mineur de 16 ans (âgé de 15 ans au moment des faits) est jugé au tribunal pour enfants d'Épinal. Lors de la première journée d'audience, différents témoins se sont succédé à la barre pour exposer les faits. Le profil psychologique de l'adolescent sera décrypté par les experts au cours de la seconde journée du procès.
Le corps de la fillette retrouvé dénudé
Le 25 avril 2023, le corps de Rose-Izabela est découvert dénudé dans un sac-poubelle, dans un appartement de Rambervillers, une commune vosgienne de 5000 habitants. Un adolescent, âgé de 15 ans au moment des faits, reconnaît avoir fait venir la fillette chez lui, prétextant qu’il voulait lui montrer un chaton. Lors d’une reconstitution, en juin 2023, le jeune homme avoue avoir maintenu la tête de la fillette sous l’eau dans une baignoire. Plus d'un an après les faits, plusieurs zones d’ombre subsistent.
On attend des réponses et qu'il soit condamné à la peine maximale
Bogdan Marcu, le père de la fillette assassinée
Très éprouvés, au matin du procès, les parents de Rose attendent une décision de justice ferme. La mère, le visage grave, reste silencieuse. Le père accepte de s'exprimer. "On attend des réponses et qu'il soit condamné à la peine maximale. Il faut aussi qu’il soit surveillé par la suite, car dès qu’il va sortir, il va recommencer", s’inquiète Bogdan Marcu, le père de la fillette assassinée, au micro de France 3 Lorraine. "Ce procès ne leur ramènera pas leur petite fille Rose. Mais ils veulent savoir la vérité car, jusqu’à présent, il a gardé le silence ou donné des versions tout à fait changeantes", ajoute Maître Stéphane Giuranna, l'avocat principal de la famille de Rose.
L’avocat rappelle le contexte dans lequel s’ouvre l'audience. Si le jeune homme a toujours nié toute violence d'ordre sexuel, les avocats estiment que ce point est l'un des enjeux principaux du procès. "Mes clients veulent qu’il explique ce qu’il a fait subir à Rose, même si on a quelques éléments dans le dossier qui nous permettent de le comprendre et d’imaginer l’inimaginable. On a retrouvé des traces de sperme sur les vêtements de Rose. Il y a eu manifestement eu une tentative de viol et c’est certainement pour ça qu’il l’a tuée. De toute façon, il était déjà en chasse depuis un certain nombre de jours (au moment des faits)", rapporte Maître Stéphane Giuranna.
Le mis en cause déjà condamné pour viols
Dans une autre affaire, le prévenu a déjà été condamné en mars 2024 à une peine de trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis, par le tribunal pour enfants d’Épinal pour viol et agression sexuelle sur deux mineurs. L’adolescent a fait appel de la décision. "On a un mineur qui était déjà mis en examen pour des faits dramatiques, des crimes sur deux enfants qui ont été attachés à des arbres en forêt et qui ont été violés. Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Manifestement, il y a eu des carences de surveillance", s’indigne l'avocat principal de la famille de Rose.
Nous savons que dès qu’il ressortira, peut-être dans 20 ans, il récidivera
Me Stéphane Giuranna, l'avocat principal de la famille de Rose
Par ailleurs, le profil psychologique du jeune suspect inquiète. "Les expertises psychiatriques et psychologiques disent, en substance, qu’il est pervers, malsain, sadique et qu’il recommencera. Nous savons que dès qu’il ressortira, peut-être dans 20 ans, il récidivera. C’est toute la problématique. L’enjeu du procès pour le meurtre de Rose est que cela ne puisse plus se reproduire", insiste Maître Stéphane Giuranna.
Âgé de moins de 16 ans au moment des faits, le jeune mis en cause encourt une peine maximale de 20 ans. Les avocats de la défense n'ont pas souhaité communiquer avant le procès en huis clos. Cependant, l’une des avocates de l'adolescent, Maître Élise Lemelle, s'était exprimée en avril 2023 auprès de nos confrères de l’AFP : "La justice doit trancher sereinement cette affaire difficile. Il ne faut pas perdre de vue que mon client est mineur. Plusieurs éléments devront être débattus, notamment les dysfonctionnements qui ont participé à la survenance de ce drame".
Lors de cette première journée d'audience, l'adolescent mis en cause est resté mutique. En parallèle, vendredi 7 juin 2024, soit quatre jours seulement avant l’ouverture du procès du meurtre de Rose-Izabela, le parquet d’Épinal a ouvert une nouvelle enquête préliminaire contre l'adolescent. Une ancienne camarade de classe du jeune homme aurait déposé plainte, pour viol et agression sexuelle, suite à des faits qui se seraient déroulés en février 2022, à Rambervillers.