Patrimoine : des découvertes exceptionnelles sur le site gallo-romain de Grand intriguent les archéologues

Les fondations d'un bâtiment et des têtes de deux divinités mis au jour sur le site archéologique de Grand dans les Vosges intriguent les archéologues.

Les responsables de l'agglomération antique de Grand (Vosges) ont fait le bilan mardi 23 juillet 2024 de la campagne annuelle de fouilles. Par ses dimensions, l'amphithéâtre, daté de la fin du 1ᵉʳ siècle, est un des édifices de ce type parmi les imposant de l'Empire romain. Cette année, les recherches se sont concentrées dans la zone du Grand Jardin, en particulier sur un bâtiment de vingt mètres de long mis au jour en 2023.

Lors des travaux de l'année précédente, les archéologues avaient repéré et dégagé en partie un petit bâtiment adjacent de 4,40 m sur 3,60 m. Il est aujourd'hui au centre de toutes les attentions. 

Peut-être un lieu de culte

Les archéologues s'interrogent sur les caractéristiques particulières mises au jour : la largeur des murs, la richesse du décor de peintures murales, ainsi que les fragments d'une mosaïque aujourd'hui disparue.

Les objets retrouvés ont donné aux chercheurs des indices précieux sur le rôle du petit édifice. Des pièces de monnaies ont été mises au jour, un brûle-parfum et, découvertes exceptionnelles, deux têtes de divinités féminines.

Deux divinités différentes au même endroit

Théodore Toussaint, coresponsable du secteur de fouilles du Grand Jardin, explique : "vous avez une tête de divinité gréco-romaine assez classique faite dans un calcaire léger et une deuxième tête dont, malheureusement, le visage a été en partie râpé, mais la coiffure est bien conservée. Elle est tressée, se développe en cœur. On est sur quelque chose qui évoque plutôt des traditions gauloises. On voit une belle différence entre les deux styles".

L'archéologue émet l'hypothèse qu'une divinité serait arrivée avec la romanisation, et l'autre, antérieure, aurait perduré pendant la période romaine.

L'énigme des dés en os

Plus surprenant, les archéologues ont mis au jour une centaine de dés en os tout autour du bâtiment. Aurait-il abrité une salle de jeux ? La présence d'un atelier de fabrication de dés ? Ce n'est pas l'explication que privilégie l'archéologue pour résoudre cette énigme : "Il s'agirait plutôt de dépôts de type cultuels ou rituels. Le dé, c'est la marque du hasard, de la chance et on sait que les notions de chance et de destin étaient très importantes chez les Romains".  

Sur l'ensemble des 70 hectares de fouille du site de Grand, seuls une vingtaine de dés avaient été découverts à ce jour. En trouver une centaine concentrés sur une aussi petite surface reste encore une énigme. 

La campagne de fouilles 2024 menées à l'initiative du Conseil départemental des Vosges, la DRAC Grand Est et le musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye s'achèvera vendredi 26 juillet.

L'antique agglomération gallo-romaine n'a pas encore livré tous ses secrets. De quoi motiver, pour la prochaine campagne, les étudiants venus des universités de Nancy, Lille, Bretagne, Paris, Bordeaux, Strasbourg, Besançon, mais aussi de Tübingen en Allemagne.

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