Les distributeurs automatiques de billets disparaissent petit à petit. Cette nouvelle tendance pénalise les plus pauvres, et les plus isolés. Comme à Provenchère-sur-Fave (Vosges) où nous somme allés à la rencontre des habitants ce mardi 17 septembre.
Mardi 17 septembre 2019, Christian Petit le maire de la ville Provenchères-sur-Fave nous montre l’exact endroit où se situait il y a encore quelques semaines le distributeur bancaire. Il était juste à côté de la mairie. Mais le distributeur de billets de son village a disparu depuis deux mois.
La banque, la Caisse d’Epargne, a décidé de les supprimer, les uns après les autres.Elle risque de compliquer l’accompagnement des plus modestes
- Christian Petit, maire de Provenchère-sur-Fave
"Aujourd’hui la ville est un peu déshabillée de tous les services à la personne. Il ne faut pas oublier que dans la ruralité les personnes fragiles, les personnes âgées sont de plus en plus isolées et elles n'ont pas les moyens de se déplacer", raconte Christian Petit, maire de Provenchère-sur-Fave. "C’est une atteinte à la ruralité".
La banque a demandé à la mairie de verser 10.000 euros par an à la banque pour faire marcher le distributeur. La mairie a bien essayé de négocier avec la Caisse d’Epargne. Mais non. La banque a refusé.
"En fait la banque travaille avec nos sous. Et quand on veut retirer des billets, on ne peut plus. C'est fou ! dit un habitant du village un peu en colère. Petit à petit on enlève le peu de choses qu’on a ici pour les habitants."C’est quand même étrange
- Un habitant du village
Depuis deux mois, pour retirer de l’argent, les habitants de Provenchère-sur-Fave sont obligés faire six kilomètres pour aller au village voisin en voiture. Et là-bas aussi, la poste du village risque de fermer dès le printemps prochain.
Une disparition programmée
En France, de plus de 40.000 en 2005, le nombre de distributeurs est passé à 37.000 en 2015.Cela représente 3.347 fermetures en dix ans.
Et ce n'est pas fini, car les plans de restructuration se multiplient.
L’essor du paiement en ligne et sans contact, sur mobile ou par carte, accélère cette disparition.
Selon une étude OpinionWay pour Auriga, 29% des Français estiment qu'ils utilisent moins souvent les distributeurs automatiques de billets depuis cinq ans, principalement parce qu'ils paient plus fréquemment en carte bancaire et moins en espèces.