Ils sont venus, ils sont tous là. Et rêvent d'emmener d'autres volontaires dans leur utopie. Ils se sont installés dans un village du massif des Vosges avec la ferme intention de s'y intégrer et de créer une dynamique rurale. "Les chemins de l'utopie" c'est un documentaire de Chloé Hunzinger.
Après avoir beaucoup bourlingué, de saisons agricoles en voyages au soleil, Camille et son ami Florent ont choisi de garer leur camion au milieu du village de Rochesson dans les Vosges. Passé le moment de méfiance, les habitants du village se sont laissés apprivoiser. En 2016, ils créent, avec d'autres voyageurs de passage, une association qui vise à créer du lien, à apporter de la culture en milieu rural et prône le partage. Leur association,"Les monts de l'utopie", a fini par gagner la confiance de tous et crée un esprit solidaire, communautaire et engagé au plus près de la rude nature vosgienne.
Voici trois raisons de voir "Les chemins de l'utopie", un documentaire de Chloé Hunzinger.
1. Pour se souvenir d'une chanson
C'est un peu comme s'ils donnaient vie à la douce chanson de Maxime le Forestier, dont les paroles auraient été légèrement modifiées : "C'est une maison grise, adossée à la montagne, on y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé. On se retrouve ensemble, après des années de route et l'on vient s'asseoir autour du repas". Si "Lizzard et Luc, Psylvia" ne sont pas là, en revanche Camille, Florent, Gilles ou Brigitte et les autres s'activent autour des projets de l'association. Et fédèrent autour de ces projets d'autres arrivants et les autochtones amadoués.
2. Pour refuser les préjuger
Parce que lorsqu'ils sont arrivés, Camille et Florent sortaient d'un camion bringuebalant. Parce que leurs coupes de cheveux tenaient davantage des dreadlocks ou de l'embroussaillé que du carré plongeant, ils ont été accueillis avec une méfiance bien montagnarde. Parce qu'ils ne venaient pas du coin. Florent raconte "quand je suis arrivé à Rochesson, il y a huit ans, on a débarqué avec la caravane, nos camions. On occupait toute la rue ; on a été d'abord vus comme des hurluberlus." Mais au fil du temps, les regards changent. "Quand ils ont vu qu'on était des gens normaux, qu'on pouvait discuter, qu'on faisait du jardin, qu'on travaillait et qu'on voulait redynamiser le village, on a été super bien accueillis". Il aura fallu montrer patte blanche pour casser les préjugés.
3. Pour toucher du doigt une parcelle d'utopie
Parce que tous les projets de l'association découlent de cette recherche initiale de parcelles à cultiver. Des grands-parents cultivateurs, une envie de manger sain, local, de ne pas participer à la grande folie de la consommation et voilà les jeunes gens en quête de jardins potagers. D'abord pour leur propre consommation, puis pour en faire profiter, car le partage les anime. La production est bonne, alors ils cuisinent, pour la communauté Emmaüs d'abord, puis pour animer des soirées villageoises. "La popote des utopies" est née.
Chaque membre de l'association vient témoigner devant la caméra de la réalisatrice de ses envies, de ses choix et de ses projets. Et tous ces témoignages viennent dessiner le contour de vies simples, sobres, pleines de liens, de sens du partage et de l'entraide. Une sorte de chemin menant vers une belle utopie.
Le replay à voir en intégralité ici