Pendant le premier confinement, la vosgienne Marine Aiguier a créé l’association de ramassage de déchets citoyen, Rando’nett. Deux ans après c’est un vrai succès : municipalités, écoles, particuliers, les demandes sont nombreuses pour allier gestes responsables et balade en pleine nature.
Les déchets sont partout. En France on en dénombrerait 81 millions dans la nature, un chiffre forcément estimatif qui donne néanmoins une idée de l’ampleur des dégâts. Pour lutter contre cette source de pollution, de plus en plus de citoyens se mobilisent pour ramasser ces déchets et contribuer, à leur niveau, à nettoyer la nature. On ne compte plus le nombre d'opérations organisées dans les communes pour mobiliser les habitants.
C’est dans cet esprit que Marine Aiguier, a créé l'association : Rando’nett lors du premier confinement en 2020.
Après une première expérience de ramassage de déchets, 5 kg en à peine 1 km, elle poste l'information sur les réseaux sociaux. Les réactions sont très nombreuses, Marine décide alors de créer une structure qui va allier randonnée et nettoyage des sentiers des Hautes-Vosges.
Deux années de rando'nett
Depuis deux ans, Marine accompagnée de Yoann Crouvezier, président de l'association, organise bénévolement des rando'nett : "C'est très cool, on profite de nos paysages vosgiens et on œuvre pour la planète en nettoyant cette belle nature de ces déchets. Même moi je découvre de nouveaux sentiers avec plaisir, on peut passer un très bon moment, même si parfois on ne supporte plus de voir ces déchets revenir sans cesse".
Les municipalités et les écoles sollicitent régulièrement l'association pour des interventions.
"Au delà du ramassage, pour nous c'est très important de pouvoir faire de la pédagogie sur cette question des déchets, pour sensibiliser les nouvelles générations".
En deux ans, les bénévoles en ont faites des trouvailles improbables : dernièrement des carcasses de ferrailles ou encore des vêtements !
Les déchets les plus communément ramassés restent les canettes en verre, plastique ou aluminium et puis évidemment les masques pendant la pandémie. Les mégots sont toujours en bonne place dans ce triste palmarès, surtout au bord des routes, sans compter les déchets oubliés de longue date : " une fois j'ai retrouvé un déchet datant de 1986, c'était écrit dessus. Qu'est-ce qu'il s'est passé depuis, rien", se désole la jeune femme.
Fin mars 2022 une véritable décharge à ciel ouvert a même été découverte. Des montagnes de déchets qui n'entament pas la motivation des bénévoles.
Conseillère en insertion professionnelle pour l'entreprise Aithex à Saint-Amé, Marine organise chaque mois une rando'nett avec les salariés de l'entreprise d'insertion dans laquelle elle travaille.
Ils partent dans la forêt toute proche et ramassent toujours plusieurs kilos de déchets. Pour Thierry Kuntschmann, qui participait lundi 25 avril à sa première rando'nett "c'est une bonne façon de se rendre utile, trop de gens ne se préoccupent pas de la nature et c'est sympa de marcher en forêt, même si aujourd'hui la météo n'est pas de la partie".
Les rando'nett se pratiquent par tous les temps sauf s'il neige ou en cas de tempête. En moyenne deux sorties sont organisées chaque mois pour tous les publics, principalement les week-end. L'association qui recherche des bénévoles est également très active sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram et Tik Tok.
Objectif final de ces opérations de sensibilisation : que chacun à son niveau prenne conscience de la pollution engendrée par les déchets dans la nature pour adopter les bons gestes.