Chez Caroline et Etienne Loew ont suit ses convictions, on est à l'écoute de la nature et on s'adapte pour aller de l'avant. Vignerons à Westhoffen depuis 25 ans, ils produisent évidemment les 7 cépages connus et autorisés en Alsace mais remettent aussi au goût du jour des cépages abandonnés.
Caroline Loew est originaire de Mittelbergheim (Bas-Rhin), cité du sylvaner. C'est donc tout naturellement que ce cépage est aussi devenu un vin très apprécié à Westhoffen (Bas-Rhin), village où elle s'est installée quand elle a rencontré son époux Etienne. Mais il y a sylvaner et sylvaner. Et au domaine Loew, le sylvaner peut être... rouge.
"Chaque raisin blanc a un ancêtre rouge. Dans notre plus ancienne parcelle nous avions 7 sortes de sylvaner rouge. En 1997, j'ai donc décidé de les vendanger pour en faire une cuvée spéciale, pensant que le résultat pouvait être bon" nous explique Etienne Loew. Il faut savoir qu'autrefois, tous les cépages étaient rouges. Avec le temps, les raisins se sont décolorés. "C'est encore courant de voir des grappes blanches sur un pied de klevener. Chez nous, nous avons encore des raisins de pinot noir qui sont blancs". Une cuvée spéciale que le couple élabore en biodynamie depuis des années et l'idée fait mouche.
De plus en plus de vignerons s' intéressent à ce vin rouge en Alsace. Des pépiniéristes d'autres régions font également le déplacement jusqu'à Westhoffen. "Sur le long terme, cela ne serait peut-être pas
très fûté de jeter son dévolu sur de nouveaux raisins. Mais quand a été créée l'AOC, certains cépages ont été abandonnés à cause des conditions
climatiques et de visions viticoles différentes d'aujourd'hui". Le sylvaner rouge n'aurait-il pas sa place parmi les cépages autorisés, dépendant de l'AOC, en Alsace? Le temps est peut-être venu de se poser la question.
Etienne teste par ailleurs, d'autres cépages et cela depuis des années. Une pratique qui, parfois, fait grincer des dents. Mais il assume. Aller de l'avant, respecter l'environnement et mettre en pratique ses convictions, voilà qui résume la philosopie de ce vigneron qui a fait les Beaux-arts et qui n'était pas prédestiné à ce métier, devenu passion au fil des années.
En s'installant, il a arrêté le partenariat de son père avec la coopérative viticole du secteur. Lui, voulait accompagner son raisin jusque dans la bouteille. Un raisin cultivé le plus naturellement possible. Cela fait des années qu'Etienne travaille pour et avec l'environnement. Au sol de la moutarde sauvage, du trèfle, de la carotte. Dans les vignes, aucun traitement chimique et autour des parcelles, des murets et une flore riche pour amener la biodiversité nécessaire à la bonne santé de ses raisins.