La société normande d'information et de communication (SNIC), groupe de presse dont le principal titre est Paris Normandie, a l'intention de faire une déclaration de cessation de paiements le 1er avril, a-t-on appris vendredi de source syndicale.
Cette annonce a été faite au cours d'une réunion vendredi du comité d'entreprise du groupe par le directeur des publications et unique actionnaire, Xavier Ellie.
La direction n'avait pu être jointe par l'AFP vendredi en fin d'après-midi.
Paris Normandie et les titres associés (Le Havre Libre, Le Havre Presse, Le Progrès de Fécamp) sont en difficulté financière en raison d'une baisse des ventes et des recettes publicitaires, d'investissements coûteux (nouvelle rotative en 2015) et d'une "trésorerie à plat", selon un communiqué du syndicat des journalistes SNJ.
Alors qu'un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) a été engagé pour le départ de 33 salariés (sur 218) de la SNIC et de 7 salariés de la régie publicitaire, d'un coût de 1,7 million d'euros, le groupe n'a pas l'argent pour le financer, poursuit le SNJ.
Si certains créanciers, comme l'État, ont accepté un échelonnement des paiements (TVA, URSSAF), "les banques (...) ont, selon la direction, refusé la moindre souplesse pour passer le cap de ce PSE, alors que la région est prête à prendre jusqu'à 2 millions d'euros au capital mais pas avant l'été", indique le communiqué syndical, citant M. Ellie.
Le groupe de presse normand, à l'histoire sociale agitée, avait déjà été placé en redressement judiciaire en février 2012. Il va se retrouver devant le tribunal de commerce de Rouen qui va rechercher une solution.
"La direction espère que la mise en redressement de l'entreprise permettra de pérenniser l'activité (via une réorganisation, un portage des coûts du PSE, un adossement à des fonds propres)", ajoute le communiqué.
Les salaires de mars devraient être versés par l'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), un organisme patronal.
Depuis le début de l'année, Paris Normandie est de surcroît concurrencé par Ouest-France qui a étendu sa distribution à l'ex-Haute-Normandie (Seine-Maritime
et Eure) du fait de la réunification de la Normandie.
En août 2012, Paris Normandie et les titres associés avaient été rachetés au Groupe Hersant Médias (GMH) par Xavier Ellie, et Denis Huertas, anciens PDG respectifs du Progrès de Lyon et du Dauphiné Libéré (85 emplois supprimés sur 357 à l'époque).
Créé en 1944 par des acteurs de la Résistance, Paris Normandie avait été acheté dans les années 70 par Robert Hersant.