De 250 à 500 personnes, selon la police et les organisateurs, ont manifesté samedi à Lille pour réclamer la régularisation de sans-papiers, dont certains observent une grève de la faim, au lendemain de leur évacuation d'une église.
Abrités sous des parapluies et au bruit des tambours, les manifestants ont crié leur "solidarité avec les sans-papiers" et réclamé leur régularisation "maintenant".
Ils étaient rassemblés derrière une banderole disant "Stop à la discrimination! Faut-il mourir pour avoir des papiers?"
Vendredi soir, à la demande de l'évêché, environ 70 sans-papiers se disant en grève de la faim depuis le 2 novembre avaient été évacués de l'église Saint-Maurice, qu'ils occupaient depuis quelques heures. Huit d'entre eux avaient été interpellés pour dégradations.
Après une nuit passée à la belle étoile, les sans-papiers ont trouvé abri samedi sous deux grandes tentes et quelques tentes individuelles montées sur le parvis de l'église.
Examen des dossiers au cas par cas
Le Comité des sans-papiers (CSP 59), reçu à la préfecture les 6 et 19 décembre, réclame leur régularisation sur la base d'une liste présentée au préfet, ainsi qu'"un droit à la défense argumentée des dossiers". La préfecture a rappelé samedi dans un communiqué que neuf des 161 personnes dont la situation a été examinée devraient pouvoir bénéficier d'une régularisation et que 44 étaient "susceptibles" de satisfaire aux critères de régularisation. Quarante autres ont déposé une demande d'asile et sont en situation régulière en France.Une quinzaine de grévistes de la faim ont été examinés samedi par des médecins belges, a indiqué le porte-parole du CSP 59, Roland Diagne. Ceux-ci devraient rendre leurs conclusions plus tard dans la journée, alors que le CHRU et l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Lille s'étaient inquiétés la veille de l'engorgement de leurs services d'urgence en raison de l'arrivée de groupes de sans-papiers tous les soirs vers 19H00.