Depuis le début de la semaine, les salariés de l'équipementier automobile Faurécia à Hordain débrayent deux heures par jour. L'action marque une profonde inquiétude du personnel quant à l'avenir du site.
Selon la CGT, les salariés "faisaient une heure de grève par poste la semaine dernière, ils sont passés à deux heures de grève par poste depuis le début de cette semaine", car ils "s'inquiètent de l'avenir", a expliqué à l'AFP Jean-Pierre Delannoy, délégué CGT Métallurgie pour le Nord/Pas-de-Calais.
La fabrication de sièges remise en cause
"Des rumeurs circulent" sur le maintien du site d'Hordain au sein de Faurecia, fournisseur de PSA Peugeot Citroën. Cette usine n'est pas concernée par le regroupement prévu des autres usines régionales de l'équipementier sur le site de Flers-en-Escrebieux (Nord), selon M. Delannoy.L'inquiétude porte en particulier sur la fabrication de sièges pour le futur utilitaire léger produit par PSA Peugeot Citroën dans l'usine Sevelnord de Valenciennes, dont le site Faurecia d'Hordain est fournisseur "à 100%".
Ce véhicule doit être produit pour le compte de Toyota. Alors que la production doit démarrer en 2015, il n'y a "aucune information" sur
les préparatifs et sur la formation du personnel, selon M. Delannoy.
Mise en concurrence
Le délégué syndical affirme savoir d'une "source sûre des pouvoirs publics" que Hordain est mis en concurrence avec l'usine Lear, près de Maubeuge, qui fabrique les sièges de la Renault Kangoo. Selon lui, "la décision est imminente". "Ce n'est pas un problème de coût (...) On est en train de subir des choix stratégiques qui n'ont rien à voir avec l'intérêt des salariés", dénonce M. Delannoy."On avait demandé qu'il y ait une solidarité de la filière dans le contexte de crise économique", or l'usine Lear est déjà "blindée en termes de charge de travail", assure le syndicaliste.
Menace de fermeture
L'inquiétude est d'autant plus grande sur le site d'Hordain, que Faurecia a déjà annoncé 72 licenciements en décembre, selon M. Delannoy."Le site d'Hordain est menacé de fermeture à terme" s'il n'obtient pas ce contrat, assure le délégué CGT.
L'usine compte actuellement 187 employés. Faurecia a annoncé en novembre la suppression de 1500 emplois en Europe de l'Ouest en 2013, sans préciser quels étaient les pays concernés.