Alors que 8 personnes sont mortes au mois de janvier sur les routes du Pas-de-Calais, le préfet du département, Denis Robin, a annoncé que l'installation de 14 nouveaux radars est à l'étude. 4 sont déjà en cours d'installation. La préfecture n'a pas révélé leur localisation.
Denis Robin veut accentuer la répression routière dans son département. En visite au centre de Calvé de Berck pour présenter le bilan annuel de la sécurité routière, le préfet du Pas-de-Calais a annoncé, jeudi, qu'il voulait installer 14 nouveaux radars automatiques. Une augmentation de 70%, puisqu'il en existe 20 aujourd'hui, sans compter les 15 radars feux-rouges.
Dans le détail, il s'agirait de 6 radars vitesse, 2 radars discriminants (en cours d'installation), 4 radars tronçon (2 sont en cours d'installation) et 2 radars passage à niveau. Ajoutons que l'installation de 4 radars pédagogiques (il en existe 6 pour le moment) est également à l'étude.
2 radars discriminants et 2 radars tronçon sont déjà en cours d'installation. Les autorités ne communicant pas sur leur localisation, n'hésitez pas à nous les signaler si vous les avez repérés.
La vitesse, première cause de mortalité sur les routes
La préfecture souligne qu'en 2012, la vitesse était en cause dans 42% des accidents mortels. Le non-respect des priorités, l'alcool et les stupéfiants ne viennent qu'après : respectivement 28%, 8% et encore 8% des cas.
Pour Jean-Claude Hautecoeur, directeur départemental de l'association Prévention routière, ce seul élément justifie la poursuite de cette politique répressive : "Si l'on veut continuer de réduire le nombre de tués, c'est un moyen [les radars, ndlr]." S'il admet que "pour celui qui roule tous les jours, ce n'est pas facile", Mr Hautecoeur rappelle que la solution se trouve "dans la plupart des véhicules" d'aujourd'hui : "il faut utiliser les régulateurs de vitesse".
Plus de morts en 2012 qu'en 2010
Le bilan annuel de la sécurité routière dans le Pas-de-Calais est positif. Le nombre d'accidents (374) a baissé (-3%) par rapport à l'année 2011. Idem donc pour le nombre de blessés (924, -2%) et surtout la mortalité (72 décès sur les routes), en baisse de 15%.
Des chiffres apparemment positifs, qui pourraient faire douter de la pertinence d'une répression accrue. Mais selon la préfecture, ce serait une erreur, pour deux raisons :
- L'année 2011 avait été particulièrement mauvaise. Comparativement, c'est une bien mince victoire que de voir les accidents reculer de 3% en 2012. D'ailleurs, le nombre de tués (72) est supérieur à ce qu'il était en 2010 (65), et globalement, la tendance à la baisse est moins marquée depuis quelques années.
- Le début 2013 est déjà très meurtrier. Rien qu'au mois de janvier, 8 personnes sont décédées sur les routes du Pas-de-Calais, contre 3 en 2011. C'est une tendance repérée en décembre 2012 : +24% d'accidents, +69% de blessés, +50% de tués... tous les indicateurs de l'accidentologie étaient déjà en hausse.