Médecins et personnels médicaux ont manifesté ce vendredi devant le centre hospitalier de Roubaix pour soutenir Marie-Anne Babé, la chef du service des urgences qui a annoncé cette semaine sa démission après avoir réclamé en vain une hausse des effectifs.
Une soixantaine de médecins et de personnels médicaux se sont rassemblés ce vendredi pour soutenir les urgences du centre hospitalier de Roubaix
et leur responsable démissionnaire, qui réclament davantage de personnel.La chef du service des urgences, Marie-Anne Babé, en poste depuis 30 ans, a annoncé cette semaine sa décision de quitter ses fonctions après avoir réclamé en vain une hausse des effectifs.
"On est venu soutenir son travail, soutenir le travail de l'ensemble des personnels de Roubaix et à travers les urgences, l'ensemble de l'hôpital", a déclaré Patrick Pelloux, président de l'Amuf (Association des médecins urgentistes de France), devant l'hôpital et sous un vent glacial. Les personnels des urgences du CH Roubaix, largement représentés parmi les manifestants, ont lancé un ultimatum à la direction de l'hôpital, réclamant "l'embauche immédiate de deux médecins et dans les mois à venir un nombre suffisant de praticiens pour assurer un tour de garde supplémentaire la nuit et le week-end".
"Les représentants de l'équipe ont été contactés pour organiser dès la semaine prochaine une rencontre pour échanger sur les propositions", a indiqué la direction de l'hôpital dans un communiqué. L'agence régionale de Santé a annoncé de son côté la tenue, la semaine prochaine, d'une réunion de médiation. "Après mon départ, si rien ne se passe, la morosité va gagner tout le monde, les gens seront abattus aux urgences et n'auront pas la force de donner les soins", a estimé Marie-Anne Babé. Invitée hier du 19/20, elle présentait sa démission comme "un cri de désespoir après avoir essayé de convaincre la direction, l’agence régionale de santé de nous donner ce qu’il nous faut pour pouvoir accueillir dignement les patients qui arrivent aux urgences". "Chez nous, à Roubaix, 85 000 patients, c’est beaucoup", avait-elle ajouté. "24 000 enfants, des personnes très âgées, il faut absolument que plusieurs médecins soient présents".
"J'ai pris ma décision et j'emmène dans la tourmente beaucoup de monde, j'espère que ça sensibilisera les autorités, pour l'instant, je n'en suis pas sûre", a réagi aujourd'hui Mme Babé, visiblement touchée par la mobilisation de ses confrères.