Florian Pottier, un "Ch'ti" à l'école des champions de Formule 1

Originaire de Givenchy-lès-la-Bassée, près de Béthune, Florian Pottier a décroché l'an dernier son ticket d'entrée à l'Auto Sport Academy, la pépinière du sport automobile français. Il s'apprête à disputer à 18 ans sa première saison en F4, une discipline qui a révélé plusieurs pilotes de F1. 

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Mardi dernier, avec son père Olivier, il s'est offert un petit aller-retour de 800 km pour effectuer une séance d'essais sur le circuit Bugatti du Mans au volant de sa Formule 4, une petite monoplace propulsée par un moteur de Renault de 108 chevaux. Florian Pottier a signé le 2e meilleur temps de sa série, le 4e sur l'ensemble de la journée. De quoi nourrir de belles ambitions pour sa première saison dans cette catégorie. "Mon objectif c'est de gagner, je ne me permettrai pas de finir 2e ou 3e", affirme-t-il avec calme et détermination.



Originaire de Givenchy-lès-la-Bassée, près de Béthune, le jeune homme a intégré à 18 ans l'Auto Sport Academy, LA pépinière du sport automobile français, grâce aux excellents chronos qu'il a signés lors des sélections au mois de septembre. Il disputera cette saison le championnat de France de Formule 4 - anciennement connu sous le nom de Formule Campus. Une discipline qui a révélé par le passé de nombreux pilotes français de Formule 1 comme Franck Montagny ​(champion 1994), Sébastien Bourdais (9e en 1995), Charles Pic (3e en 2006) et Jean-Eric Vergne (champion 2007).


La F1 comme ambition


"La F1, c’est une ambition", avoue Florian. Mais le champion en herbe reste lucide. "La F1, c'est une chance sur 1 million. Mon objectif, c'est d'être reconnu comme pilote. En monoplace ou sinon en championnat de tourisme WTCC ou en endurance". D'ailleurs, il n'entend pas sacrifier ses études : l'as du volant passera cette année son bac pro en Communication graphique, au Lycée Saint-Paul de Lens.

Fils d'un passionné de karting et d'automobile, Florian Pottier a effectué ses premiers tours de roue dès l'âge de 8 ans, au volant d'un mini-kart sur la piste de Douvrin. Mais les choses sérieuses n'ont véritablement commencé qu'en 2007 lorsqu'il finit 3e du championnat cadet Nord-Picardie en karting. Son premier titre, il le décroche en 2010 : champion Nord-Picardie de karting, catégorie KF2.

L'année suivante, il abandonne le kart et passe en automobile en Mitjet. Une discipline "bon marché" où les budgets excèdent rarement les 50 000 euros. "Mais comme j'ai du faire pas mal d'entraînement et que j'ai connu quelques casses, cette première saison nous a coûté dans les 80 000 euros". Après une première année d'apprentissage, il a fini l'an dernier 10e du championnat et 1er de la catégorie des 16-25 ans, avec pour meilleure performance une 3e place sur le tracé urbain de Pau, l'un des plus sélectifs en France.

L'argent, nerf de la guerre


La saison de Formule 4 lui coûtera cette année 100 000 euros, dont la moitié est d'ores et déjà prise en charge par l'Auto Sport Academy. Pour le reste, c'est son père qui devra mettre la main à la poche, avec l'aide de plusieurs sponsors. Florian sait que l'argent constitue le nerf de la guerre, car plus on progresse dans la pyramide du sport automobile, plus les budgets sont élevés. S'il remporte le championnat cette saison, il aura droit à une bourse de 100 000 euros. "J'aimerais également tenter de décrocher le Volant Euro Formule A. C'est 40 000 euros à la clé pour débuter en Formule Renault 2.0".


Même si les premiers chronos ont été encourageants, le combat s'annonce rude, car en Formule 4, tous les pilotes disposent du même matériel, tiré au sort en début de saison. Florian Pottier considère que ses deux plus dangereux adversaires seront Antoine Hubert et Nolan Mantione, deux excellents kartmen qui feront eux aussi leurs grands débuts en monoplace, mais il devra aussi affronter de jeunes espoirs russes, suisses, allemands et finlandais. La saison débutera le week-end des 27-28 avril sur le circuit Bugatti du Mans. Six autres rendez-vous figurent également au programme : Pau, Spa-Francorchamps, Le Vigeant, Magny-Cours, Lédenon et le Castellet. 

A ce jour, un seul pilote originaire du Nord Pas-de-Calais est parvenu à courir en Formule 1 : il s'agit du Roubaisien Jacques Pollet (1932-1997) qui a disputé sept Grands Prix dans les années cinquante au volant d'une Gordini, avec pour meilleur résultat une 7e place à Monaco en 1955.
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