La mairie de Lille pourrait opter pour l'application de la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014, selon plusieurs syndicats enseignants interrogés vendredi et qui ont rencontré récemment Martine Aubry.
L'annonce officielle doit être faite lundi par la maire Martine Aubry. La ville n'a pas souhaité communiquer avant, indiquant simplement que ce qui importait était la qualité du projet éducatif mis en place et non la date de mise en oeuvre.Selon plusieurs syndicats d'enseignants, Mme Aubry semble pencher pour un renvoi à la rentrée 2014 pour la mise en place de la semaine de quatre jours et demi.
"En début de réunion, Martine Aubry a dit qu'aucune décision n'était prise", a rapporté Laurent Demol, secrétaire départemental pour le 1er degré au SGEN-CFDT dans le Nord, qui a participé samedi à une réunion de concertation organisée par la mairie en présence d'enseignants et directeurs d'écoles.
Mais en fin de rencontre, la maire socialiste a laissé entendre qu'un report à 2014 était envisagé. Mme Aubry "a évoqué une entrée dans le dispositif en 2014", a également indiqué Yves-Marie Jadé, secrétaire départemental du SNUipp, qui a également participé à la réunion.
"Ce qui a été dit samedi va dans le bon sens"
"On est sensible à ce que la parole des enseignants soient entendus. On sait bien qu'aucune proposition ne fera l'unanimité (...) On verra si les paroles sont suivies d'effet mais il me semble que ce qui a été dit samedi va plutôt dans le bon sens", a-t-il ajouté.
De son côté, M. Demol a rappelé que le SGEN n'avait pas demandé le report en 2014. "Le danger, c'est toujours de trouver une raison pertinente pour que rien ne bouge", a-t-il estimé, ajoutant être "content" qu'une réforme se mette en place, même si elle n'est "pas parfaite".
Plusieurs grandes villes ont déjà annoncé un report à 2014, comme Lyon, Strasbourg ou Nice. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a déclaré en début de semaine qu'il souhaitait appliquer la réforme "dès que ça peut être une réussite", indiquant que la concertation se poursuivait. En février, le ministre de l'Education Vincent Peillon avait indiqué attendre de voir ce qu'allait faire la ville de Lille face à l'hésitation de plusieurs grandes villes sur la date d'application de la réforme.
Dans la région, d'après une enquête menée par France 3 Nord Pas-de-Calais, seules 20% des communes de +5000 habitants appliqueraient la réforme dès 2013. (Voir notre carte complète ici)
Les communes ont jusqu'au 31 mars pour faire savoir si elles entendent appliquer la réforme dès 2013, ou si elles attendront la rentrée 2014.