Le tribunal de grande instance de Douai (Nord) a débouté vendredi les syndicats qui lui avaient demandé d'interdire la fermeture dimanche de la centrale à charbon d'Hornaing (Nord) de l'électricien allemand E.ON.
"Nous avons été déboutés, ce qui va toucher 87 personnes. Mais nous allons certainement faire appel", a déclaré à l'AFP le délégué CGT Roger Caiola.
E.ON France a annoncé en septembre la fermeture de la centrale d'Hornaing, la plus ancienne du parc français en fonctionnement. La CGT et FO avaient demandé à la justice de contraindre E.ON à respecter un engagement que la société avait prise en 2010, à l'issue d'un mouvement social, de maintenir l'activité jusqu'à la fin 2015.
Confirmant que plus rien ne s'opposait à la fermeture dimanche de la centrale créée dans les années 1950, le secrétaire général adjoint d'E.ON France, Jérôme Dupont, a annoncé l'ouverture dès "le 1er avril de la phase de mise en sécurité du site" en vue de son démantèlement puis de sa dépollution.
"Importantes pertes d'exploitation"
M. Dupont a par ailleurs indiqué qu'un plan de départ volontaire et des mesures de reclassement proposés par la direction resteraient sur la table jusqu'au 31 juillet. Jusqu'à présent, près de 20 personnes en ont bénéficié, a-t-il souligné. Au delà de cette date, les salariés qui n'auraient pas été en mesure de passer un accord avec la direction seront exposés à un "licenciement contraint", a-t-il précisé.
Début mars, la CGT et FO avaient dénoncé l'attitude de l'employeur, estimant que "la direction d'E.ON a délibérément choisi de casser le site industriel pour se recentrer sur d'autres activités jugées plus rentables pour les actionnaires". Selon la direction de la filiale française du numéro un allemand de l'énergie, une rénovation du site n'était pas rentable et son maintien en fonctionnement devait générer "d'importantes pertes d'exploitation" à partir de 2013.