Le policier lillois et les deux fonctionnaires de la préfecture, en garde à vue depuis mardi matin, sont actuellement déférés en vue de leur mise en examen pour "corruption passive, trafic d'influence passif, et association de malfaiteurs". Le parquet requiert leur placement en détention.
Les 3 hommes, interpellés mardi matin à leur domicile, sont toujours interrogés dans les locaux de la gendarmerie de Lille. Leur garde à vue avait été prolongée ce matin.
Ils sont tous les trois soupçonnés de "corruption passive, trafic d'influence passif, et association de malfaiteurs". Leurs auditions pourraient ont pris fin ce jeudi, et ils actuellement déférés devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen. Ils sont soupçonnés d'avoir vendu ou fourni des information à un réseau européen de cambrioleurs, démantelé en septembre dernier.
Le policier, âgé d'une cinquantaine d'années, est chef de groupe à la sûreté urbaine de Lille. Les deux autres gardés à vue sont des fonctionnaires de la préfecture du Nord, l'un n'y travaille plus actuellement (en disponibilité), l'autre est toujours en service.
Placement en détention ?
Les trois hommes encourent 10 ans de prison. Le procureur de la République de Lille va requérir un mandat de dépôt, soit un placement en détention provisoire, après leur éventuelle mise en examen.Ci-dessous les explications du Procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre :
Treize personnes déjà incarcérées dans cette affaire
Ces interpellations font suite à une enquête de la gendarmerie qui avait conduit en septembre dernier au démantèlement d'un réseau international de cambrioleurs, selon le parquet de Lille. Ces cambrioleurs, en majorité des Serbes de la communauté tzigane, avaient accumulé un important butin en forçant à voler des jeunes femmes "achetées" en Serbie. C'est pourquoi l'enquête avait d'abord été axée sur la traite d'êtres humains.Treize personnes ont déjà été mises en examen et incarcérées dans cette affaire depuis l'ouverture d'une information judiciaire le 5 janvier 2012. Les faits incriminés avaient commencé au moins début 2010.