L'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Gérard Dalongeville, qui veut faire citer comme témoin François Hollande à son procès fin mai à Béthune pour fausses factures présumées, a pu remettre ce vendredi cette citation via un huissier de justice.
Un huissier agissant au nom de Gérard Dalongeville, ancien maire d'Hénin Beaumont a remis à l'Elysée une citation comme témoin à l'adresse du président de la République François Hollande en vue du procès qui démarrera le 27 mai prochain. Hier jeudi, ce même huissier n'avait pu remettre cette citation.
"Notre huissier est allé à l'Elysée aujourd'hui (jeudi) pour délivrer une citation. On lui a demandé de rappeler demain matin pour fixer un rendez-vous avec le colonel de garde", a déclaré à l'AFP Me Terquem.
L'Elysée fait pression sur les huissiers pour les empêcher de venir.
Un huissier a également tenté de délivrer une citation au président de la République dans une autre affaire, celle du procès en appel de l'ancien ministre PS René Teulade, qui doit s'ouvrir le 15 mai à Paris, pour lequel Me Terquem est avocat des parties civiles.
Dans ces deux dossiers, "l'Elysée fait pression sur les huissiers pour les empêcher de venir", a estimé Me Terquem. Interrogée par l'AFP, la présidence a indiqué qu'"un huissier s'est effectivement présenté dans la journée pour déposer un courrier auprès du commandant militaire de l'Elysée, absent au moment de son passage".
Rien n'interdit à un citoyen de demander à un président de la République de témoigner à un procès. On l'appelle citation, invitation... Ou il accepte ou il n'accepte pas.
Selon l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, François Hollande, qui a occupé pendant 11 ans le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, ne pouvait ignorer le fonctionnement de la plus importante fédération de France. L'article 67 de la Constitution stipule que le président de la République ne peut durant son mandat "être requis de témoigner" devant une juridiction.
Mais "rien n'interdit à un citoyen de demander à un président de la République de témoigner à un procès. On l'appelle citation, invitation... Ou il accepte ou il n'accepte pas", a affirmé l'avocat de Gérard Dalongeville. "Visiblement, (M. Hollande) n'a pas l'intention de respecter ses engagements de candidat", a poursuivi Me Terquem.
M. Hollande avait promis pendant la campagne de réformer le statut pénal du chef de l'Etat mais il ne l'a pas encore fait.