La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a présenté lundi aux organisations syndicales un plan de renforcement de la sécurité en prison, qui prévoit notamment l'implantation de nouveaux portiques, le coût des mesures annoncées atteignant plus de 33 millions d'euros.
Ce plan fait écho aux manifestations répétées des représentants des personnels pénitentiaires, ravivées par l'évasion spectaculaire de Redoine Faïd de la maison d'arrêt de Sequedin (Nord), le 13 avril. L'évadé a été repris fin mai.
Pour la ministre, ce plan "ambitieux" et "exceptionnel" est "destiné à renforcer le dispositif existant et à compléter les mesures déjà prises" depuis sa nomination, selon un communiqué. Le plan prévoit l'installation de portiques à ondes millimétriques dans 19 nouveaux établissements, alors qu'un seul bénéficie aujourd'hui de ce type d'équipement. Ces portiques permettent théoriquement de détecter visuellement, lors d'un contrôle, tout produit ou objet qu'un individu porte sur lui, y compris lorsqu'ils sont dissimulés entre les vêtements et la peau.
Outre ces équipements de dernière génération, vont être déployés 282 nouveaux portiques dits à masse métallique (145 en 2013 et 137 en 2014), qui permettent de détecter la présence d'un objet métallique sur la personne examinée. Il s'ajouteront aux 624 portiques métalliques déjà en place.
Filets et vidéosurveillance
En plus des portiques, 393 détecteurs manuels seront également acquis en 2013. Le plan va aussi renforcer les dispositifs de lutte contre les projections (essentiellement de l'extérieur de la prison vers l'intérieur), qui sont "un fléau depuis plus de dix ans", selon la Chancellerie. Quelque 35 établissements ont été identifiés par l'Administration pénitentiaire comme subissant quotidiennement ce phénomène. Pour tenter d'y remédier, est notamment prévue la mise en place de filets, vidéosurveillance ou de glacis.
La Chancellerie annonce aussi la création de deux nouvelles équipes cynothechniques (recherches menées par des chiens et maître-chien au sein des établissements pénitentiaires), qui s'ajouteront au deux déjà existantes. Au-delà des nouveaux moyens mis en place, la Chancellerie annonce la diffusion
d'une circulaire regroupant les "modalités de gestion" des détenus particulièrement surveillés (DPS), qui sont environ 300 aujourd'hui en France, ainsi qu'un "plan d'action maison centrale", qui doivent amener une évolution de la prise en charge des détenus et sur le contenu du métier de surveillant.