L'accord de compétitivité signé il y a près d'un an par trois syndicats de l'usine Sevelnord d'Hordain (Nord), filiale du constructeur automobile PSA, "fonctionne bien", a estimé mardi la CFE-CGC contrairement à la CGT qui a évoqué un "bilan désastreux".
Cet accord "d'entreprise sur l'adaptation des conditions de travail, la pérennisation des emplois et le développement de Sevelnord" avait été signé le 26 juillet 2012 par trois syndicats (CFE-CGC, FO et SPI-GSEA), en contrepartie de l'attribution par PSA de la production d'un nouveau véhicule utilitaire, le K-zéro, à l'horizon 2015-2016.
"Ça fonctionne bien, il y a encore des points de modalités qu'on doit toucher, des ajustements à faire en terme de RTT. Mais on avance. Cet accord est positif pour l'entreprise, en tout cas pour sa pérennité", s'est félicité Pascal Lucas, délégué syndical CFE-CGC.
"Un accord précurseur"
"Nous sommes plutôt satisfaits et toujours défenseurs de cet accord, et pensons avoir eu raison de s'engager sur cette voie-là" alors que la situation des constructeurs automobiles "ne s'est pas franchement améliorée", a renchéri Gabriel Artero, président de la Fédération de la métallurgie CFE-CGC.
"C'est un accord un peu précurseur", qui a montré la voie à celui adopté par Renault en échange du maintien de ses usines en France jusqu'en 2016, et a servi de référence au "nouveau contrat social" actuellement négocié au sein du groupe PSA Peugeot Citroën, a souligné M. Artero.
"On a vraiment été des cobayes, Sevelnord ayant été la première usine d'un grand groupe à signer un accord de recul social important. Et en rien cet accord a fait qu'on a sauvé le site, car il n'y a jamais eu besoin d'un accord de compétitivité pour un nouveau projet", a dénoncé Ludovic Bouvier, représentant de la CGT, qui avait refusé de signer un accord assimilé à un "chantage".
"Un an après, le bilan est désastreux", a-t-il estimé, citant une "dégradation des conditions de travail" et une "baisse du pouvoir d'achat".