L'enquête sur les éventuelles complicités qui ont permis l'évasion de Redoine Faïd en avril dernier a connu une avancée ce lundi. 4 détenus des prisons de Sequedin, Annoeullin et Douai ont été extraits de leur prison pour être entendus. A 18h00, 2 avaient regagné leur cellule.
Les enquêteurs de la Police Judiciaire de Lille et la BRI de Lille sont allés interpeller ce lundi vers 9h, dans les prisons de Sequedin, Douai et Annoeullin, quatre détenus. Un homme, membre de la famille d'un des détenus a également été interpellé à son domicile de la métropole lilloise.
Ces 5 personnes sont soupçonnées d'avoir aidé Redoine Faïd à s'évader en avril dernier. On ignore pour l'instant selon quelles modalités et à quel degré.
Ces gardes à vue ont été démenties dans l'après-midi : "Une personne est en garde à vue. Il ne s'agit ni d'un détenu ni d'un surveillant", a déclaré à l'AFP Frédéric Fèvre, procureur de la République de Lille.
Un démenti qui pose question puisque, selon nos informations, il y a bien eu 5 personnes en garde à vue, dont 4 détenus, ce lundi à la PJ de Lille. Nous pouvons même préciser qu'à 18h00, 2 détenus avaient regagné leurs cellules, tandis que la garde à vue se poursuivait pour les 3 autres.
6 mois après l'évasion spectaculaire de Redoine Faïd
Immédiatement après l'évasion de Redoine Faïd, la question des complicités internes et externes avait été posée. "Les personnels attendent de savoir comment les objets ont pu entrer dans la détention, notamment l'arme à feu", avait indiqué un syndicaliste. On ne sait toujours pas comment Redoine Faïd est entré en possession d'explosifs et d'une arme à feu, comment il a pu les cacher, alors qu'en tant que détenu particulièrement signalé, il devait faire l'objet d'une surveillance renforcée. L'enquête administrative a établi que "toutes les procédures avaient été scrupuleusement respectées par le personnel".Mais l'enquête policière est, elle, menée par la direction centrale de la police judiciaire et la PJ de Lille.
La recherche de complices pose aussi la question d'une aide interne. En avril, France 3 avait révélé qu'un détenu, proche de Redoine Faïd, avait reconnu en garde à vue qu'il avait fourni au fugitif un ou des téléphones portables à l'intérieur de la prison de Sequedin. Au moins un de ces téléphones a été retrouvé dans les toilettes réservées aux surveillants.
Redoine Faïd a été interpellé en mai dernier dans un hôtel de Seine-et-Marne, en grande banlieue parisienne, un mois et demi après sa spectaculaire évasion de la maison d'arrêt de Lille-Sequedin, le 13 avril. Actuellement, il est placé à l'isolement dans la prison de Fleury-Merogis (Essonne).