Cette semaine nous nous penchons sur la richesse de notre faune. Notre région est effectivement, celle qui compte le plus grand nombre de races régionales d'animaux. Et pour commencer notre série, nous nous sommes intéressés aux chevaux de trait.
Deux races de chevaux de trait ont vu le jour dans le Nord-Pas-de-Calais: le trait boulonnais surnommé le "pur sang des chevaux de trait" ou encore le "colosse en marbre blanc" en référence à sa stature et sa belle robe blanche.
C'est le plus grand des chevaux de trait français, et l'un des plus puissants, avec le trait du Nord, notre autre race locale.
Des races menacées
Mais nos chevaux ont failli totalement disparaître au 20e siècle.
Premier coup dur : l'essor du chemin de fer au début du 20e siècle qui va sérieusement concurrencer notre infatigable transporteur de poissons.
Le deuxième coup dur est celui de la mécanisation agricole au sortir de la seconde guerre mondiale… Nos chevaux de trait deviennent indésirables dans les champs et ne tiennent plus la concurrence face au tracteur.
Le renouveau
Mais depuis une vingtaine d'années, des éléveurs se mobilisent pour lutter contre la disparition de ces magnifiques équidés régionaux. Depuis 1991, la route du poisson, course d'attelages de chevaux de trait, ressuscite le transport du poisson de Boulogne-sur-Mer à Paris tel qu'il se faisait au 18 et 19e siècle. C'est une belle vitrine pour nos chevaux du Boulonnais.
Autre "débouché" pour nos chevaux de trait : le débardage du bois en forêt. Depuis une dizaine d'années, les collectivités et associations ont recours aux chevaux de trait, alliés de choix pour préserver l'environnement, car ils se contentent d'effleurer le sol là où les tracteurs le labourent et le dégradent. Eleveuse depuis 2004 avec son mari, Brigitte Foret propose cette activité de débardage avec ses chevaux de trait. Nous les avons filmé en plein action dans l'espace naturel de Bellenville, à Beuvry près de Béthune. (Cf vidéo ci-dessus)
Malgrè ces efforts entrepris, ces deux races de chevaux restent menacées, car le nombre de naissances est encore trop faible. Cent à peine chaque année pour le trait du Nord. Deux cents pour le trait du Boulonnais.