Les Pays-Bas s'enflamment : le "Père Fouettard", acolyte de Saint-Nicolas, est-il un symbole raciste ?

Des centaines de personnes ont manifesté samedi à La Haye, selon la police, en faveur de "Zwarte Piet", l'acolyte de Saint-Nicolas, critiqué en tant que symbole
raciste, notamment par la présidente du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, qui a ouvert une enquête.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le débat sur le caractère raciste présumé du "Swarte Piet" (parfois traduit "Père Fouettard") occupe chaque année les Pays-Bas à l'approche de la fête, au mois de décembre. Les détracteurs le voient comme un symbole raciste et un retour à l'époque des colonies néerlandaises. Le nom en néerlandais, "Zwarte Piet", se traduit littéralement par "Pierre Noir".

Le débat est particulièrement animé cette année depuis l'annonce qu'une commission du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a ouvert une enquête sur le sujet. La présidente de cette commission, la Jamaïcaine Verene Shepherd, devrait se rendre aux Pays-Bas le mois prochain pour observer par elle-même la tradition, selon les médias néerlandais.

Il s'agit d'un retour à l'esclavage. Cette pratique devrait cesser.


Mais elle a déjà alimenté le débat à la télévision néerlandaise en assurant ne pas comprendre "pourquoi les gens aux Pays-Bas ne peuvent pas voir qu'il s'agit d'un retour à l'esclavage et qu'au XXIe siècle, cette pratique devrait cesser".

Débat jusque dans la rue


Une page Facebook anti-Père fouettard est devenue la plus likée du réseau social dans le pays. Créée peu après les propos de la commissaire mardi soir, elle avait récolté mercredi dans l'après-midi plus d'un million de mentions "J'aime". Ce dimanche après-midi, elle en totalise plus de 2,1 millions.

A l'inverse, une manifestation pro-Père fouettard avait lieu samedi après-midi à La Haye, à l'appel d'une jeune néerlandaise de 16 ans. "Entre 400 et 500 personnes ont manifesté pendant deux heures et demie au Malieveld", un parc dans le centre-ville, à déclaré à l'AFP un porte-parole de la police locale, Cor Spruijt. "Environ 40 personnes étaient déguisées en Zwarte Piet", a-t-il ajouté.

Le groupe belge Sudpresse prend part au débat. Il a lui aussi ouvert une page Facebook en défense du Zwarte Piet

L'acolyte de Saint-Nicolas depuis 1850


Les "Zwarte Pieten", parfois connus sous le nom de "Père Fouettard" dans les pays francophones, sont affublés d'un costume médiéval clinquant, coiffés d'une perruque afro, et leurs visages sont peints en noir. Ils accompagnent l'arrivée officielle de Saint-Nicolas aux Pays-Bas, mi-novembre, retransmise chaque année
à la télévision. Trois semaines durant, les enfants déposent chaque soir leurs chaussons devant la cheminée pour recevoir des sucreries, jusqu'au soir du 5 décembre lorsque a lieu la distribution des cadeaux.

Saint-Nicolas était un évêque turc mort le 6 décembre 342. La fête remonte, quant à elle, au XVIe siècle, mais la première apparition des "Zwarte Pieten" date des années 1850. De l'ancien évêque, Saint-Nicolas, également célébré en Belgique, en Allemagne et dans l'est de la France notamment, a gardé une longue barbe blanche, une mitre et un grand manteau rouge.

Selon ses défenseurs, le "Zwarte Piet" est un blagueur inoffensif et apporte de la gaieté à la fête.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité