Au moins 1.200 salariés de La Redoute dans la rue ce jeudi pour défendre leurs emplois

Quelque 1.200 salariés (selon la police et les syndicats) de La Redoute ont manifesté dans les rues de Lille pour protester contre la suppression d'au moins 700 emplois lors d'une cession prochaine et demander des garanties au groupe Kering, leur actionnaire.

Le cortège, parti à 11H00 de la gare de Lille Flandres, a rejoint peu après midi la Grand place de la capitale régionale, où les représentants syndicaux ont pris la parole avant de se rendre à l'hôtel de ville, accompagnés d'une quinzaine de salariés et d'élus de la métropole lilloise. Les manifestants ont voté à main levée le principe d'une "nouvelle action d'envergure" dans les prochains jours.


Derrière une banderole "La Redoute, des garanties sociales pour tous les salariés", au moins 7 à 800 salariés du vépéciste ont défilé, accompagnés d'employés de 3SI (3 Suisses international) et Auchan, de retraités et de clients de l'entreprise de vente à distance, selon l'intersyndicale CFDT/CGT/CFE-CGC/Sud-solidaires. "On se pose des questions, la question de notre avenir quand on voit que les repreneurs n'ont même pas d'argent pour nous racheter", a déclaré Karim, salarié et délégué CFDT, sifflet orange à la bouche, 43 ans, dont 17 à La Redoute.

"Zéro, zéro, zéro sur le carreau, 10 ans, 10 ans, 10 ans de garantie", clamaient les salariés, interpellant François-Henri Pinault, le PDG du groupe Kering (ex-PPR) qui a entrepris de se défaire de sa branche distribution pour se recentrer sur le luxe et le style de vie.

"Pinault, penser à ton image, c'est bien, penser à tes salariés, c'est mieux", ou "Pour Pinault, défilé de mode Yves Saint Laurent, pour La Redoute, défilé de licenciements", pouvait-on lire sur les panneaux.


"Ces investissements qui auraient permis de moderniser la logistique et l'informatique, c'est maintenant qu'on les veut", a expliqué Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT, demandant en outre "des garanties avant la vente" qui devrait être réalisée pour un euro symbolique.

"Il y a 159 sous-traitants dans la région. Un plan social, l'externalisation et la filialisation de certaines activités impacteraient plus de 6.000 personnes",
a souligné Thierry Bertin, délégué Sud.

Pour la première fois, le syndicat CFE-CGC participait au mouvement. "C'est la fin de la grande muette, l'encadrement sort du bois. Vu l'ampleur du plan il faut montrer qu'on est présents", a déclaré le délégué Louis Marcy.

"Là, c'est grave"


Le 29 octobre, le directeur financier de Kering avait confirmé les craintes des syndicats en leur annonçant la perte potentielle d'au moins 700 des quelque 3.300 emplois de La Redoute en France et à l'étranger lors de la cession en cours de négociation.

Pour la CGT, Sud et la CFDT, "ces annonces sont inacceptables de la part d'un groupe qui affiche 1,3 milliard d'euros de bénéfice en 2012". "Là, c'est grave. Il y a des licenciements. Ils sont en train de détruire la société que l'on a connue avec 7.000 personnes. C'est grave aussi bien pour ceux qui vont partir que pour ceux qui vont rester", a déclaré Françoise, 55 ans, qui manifestait pour la première fois en 37 ans de travail à La Redoute.

Plusieurs élus, parmi lesquels Pierre Dubois (PS), le maire de Roubaix où se trouve le siège social de La Redoute, étaient présents dans le cortège. Dans une interview publiée mercredi par La Voix du Nord, Jean-François Palus, le directeur général de Kering, a confirmé que la société "sera vendue avant Noël", et que son comité d'entreprise serait informé des modalités dans les prochaines semaines.

Kering est actuellement en discussion avec trois repreneurs potentiels. Selon la revue Challenges, le groupe pourrait céder La Redoute à la foncière Altarea Cogedim ou au fonds d'investissement OpCapita. Des informations de presse ont également évoqué le nom du fonds HIG Capital. Kering s'est toujours refusé au moindre commentaire sur ces informations.

La Redoute emploie de 2.400 à 2.650 personnes en France et de 800 à 900 à l'étranger, selon les sources.
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