La mère de la fillette retrouvée morte sur une plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), mise en examen et écrouée pour assassinat samedi, est "dans une logique parallèle", a déclaré dimanche à l'AFP son avocate, Me Fabienne Roy-Nansion.
La mère d'Adelaïde s'est confié aux magistrats et à son avocate, à qui elle a tenté d'expliquer son crime, mais elle ne veut pas être "défendue" et "ne cherche pas d'excuse".
"Il faut essayer de prendre un peu de recul et de concevoir que c'est quelqu'un qui est dans une logique qui n'est pas du tout la nôtre, parce que cette logique a abouti à faire mourir une petite fille dans des conditions absolument incroyables. Elle est dans une logique parallèle à la nôtre", a expliqué Me Roy-Nansion au lendemain du transfèrement de sa cliente à la maison d'arrêt de Sequedin (Nord).
"Non seulement on sent une logique parallèle à la nôtre mais en plus, c'est une femme qui est remarquablement intelligente. Elle est très bien élevée, elle a un langage extrêmement châtié. J'ai été frappée au premier coup d'oeil par le calme dans lequel elle était. Quand je lui ai dit, vous avez le choix de garder le silence, elle m'a répondu 'Non, je vais répondre aux questions, car j'imagine que tous vous voulez comprendre et savoir, et c'est normal'", a ajouté l'avocate.
Ce n'est pas de la froideur parce que quand elle parle de sa fille, les larmes lui montent. Elle me dit qu'elle l'a profondément aimée. C'est comme si elle disait 'J'ai aimé cette enfant, plus que tout. Je devais faire ça, je l'ai fait et maintenant faites ce que vous voulez avec moi. Vous me dites que je risque la perpétuité, je l'ai compris'", a confié Fabienne Roy-Nansion."C'est un personnage hors du commun.
"Je crois qu'elle a euthanasié cette enfant et qu'en l'euthanasiant, elle s'est
euthanasiée aussi. Elle entrevoyait pour cette enfant un avenir sombre. Elle se
disait 'La vie qu'elle aurait eue, c'est comme si c'était une maladie dont je l'ai
soustraite'", a-t-elle poursuivi, assurant que sa cliente lui avait confié que
le bébé avait été "un accident". "Une bonne surprise pour elle, mais pas pour le père qui a refusé de la reconnaitre légalement, ne l'admettait pas...Pour elle, sa fille était abandonné par son père", explique l'avocate sur BFMTV. "C'est une femme dans une solitude profonde".