Sa mère, après 26 ans de combat contre le cancer, s'est suicidée. Sandrine Rousseau, élue EELV, réclame aujourd'hui "la légalisation du suicide assisté".
Atteinte d'un cancer en phase terminale, la mère de Sandrine Rousseau s'est suicidée le 24 septembre dernier en prenant des médicaments et est décédée à l'âge de 68 ans à l'issue d'une agonie "qui n'en finissait pas", selon le témoignage poignant de Mme Rousseau repris lundi par de nombreux médias.
"Il faut que les gens sachent ce que c'est concrètement de ne pas avoir d'euthanasie dans un pays", martèle-t-elle, relevant notamment qu'après "26 ans de combat pour la vie", sa mère avait "très peur de mourir par étouffement" et qu'elle avait décidé de mettre fin à ses jours.
Elle n'a même pas pu nous dire au revoir...
Pour ne pas impliquer ses proches, elle avait pris ses médicaments en cachette. "Elle n'a même pas pu nous dire au revoir alors que nous étions présents, c'est la pire des indignités (...)", commente l'élue écologiste du Nord-Pas-de-Calais. Elle raconte ensuite avoir, en compagnie de son père, assisté impuissante à la lente agonie de sa mère qui a duré neuf heures au total.
"On ne savait pas quoi faire pour la soulager. Elle avait donné comme consigne de ne pas l'emmener à l'hôpital, on a respecté son souhait pendant huit heures et demi et puis j'ai craqué et j'ai appelé l'hôpital pour qu'elle puisse être soulagée", ajoute-t-elle. Sa mère est finalement décédée avant d'arriver à l'hôpital.
Sandrine Rousseau indique avoir reçu des centaines de témoignages positifs depuis qu'elle s'est exprimée dimanche sur son blog avant d'accorder de nombreuses interviews aux médias.
Selon elle, "on est dans une situation proche de celle d'avant la légalisation de l'avortement où les femmes avortaient seules dans leur chambre avec une aiguille", une situation qui n'a "rien de digne" ni de "respectueux" pour les personnes en fin de vie.
Les Verts se sont prononcés en novembre 2012 pour la légalisation de l'euthanasie, c'est à dire un acte pratiqué par un tiers consistant à mettre délibérément fin à la vie d'une personne, à la demande de celle-ci, dans des conditions bien particulières : maladie incurable, souffrances physiques ou psychiques inapaisables et demande volontaire et répétée de la personne en fin de vie.
L'avis rendu lundi doit guider le gouvernement dans la rédaction d'une future loi sur la fin de vie, destinée à remplacer ou à compléter l'actuelle loi Leonetti de 2005.
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit rendre, lundi 16 décembre, les conclusions de la Conférence citoyenne sur la fin de la vie. Ce groupe représentatif d'une vingtaine de citoyens français a été réuni par le CCNE à la demande de François Hollande. Le président entend légiférer sur la fin de vie, après la loi Leonetti de 2005, conformément à l'une de ses promesses de campagne.