Roms de la Bourse du Travail de Lille: les syndicats acceptent l'hébergement d'urgence mais refusent d'expulser

Trois syndicats, la CGT, la FSU et Solidaires, ont annoncé mercredi qu'ils acceptaient la proposition de la préfecture d'hébergement en dur pour environ la moitié des Roms occupant depuis fin octobre la Bourse du Travail de Lille, mais qu'ils refusaient l'expulsion des autres.

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La préfecture du Nord a mobilisé des places d'hébergement dans le cadre de la campagne hivernale pour 52 personnes considérées comme "vulnérables", "sous réserve que cette mesure s'accompagne du départ volontaire de la totalité des personnes présentes sur le site", et donné jusqu'à  mercredi pour une réponse avant que les places ne soient remises à disposition du Samu social.

Dénonçant un "odieux chantage du préfet", les organisations syndicales disent "accepter la mise en sécurité pour la période hivernale des 52 personnes les plus fragiles dans le cadre des propositions" faites. "Cependant, nous refusons de mettre dehors les familles Roms qui ne bénéficient d'aucune solution, et qui, elles aussi, ont des enfants en bas âge ou à naître. Il est inadmissible de les condamner une fois encore à l'errance", ont précisé les syndicats.

Les syndicats fustigent les "intérêts électoralistes locaux"


Dans un communiqué commun, ils soulignent que la loi "pose le principe de l'accueil immédiat et inconditionnel des personnes sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale". Selon eux, "la proposition du préfet est assortie d'une condition inhumaine et contraire à ce principe". Les syndicats critiquent par ailleurs des "intérêts électoralistes locaux (qui) prédominent dans cette situation", estimant que les élus locaux de la métropole
rejettent "systématiquement" un accueil des Roms.

"Le quota de 1.500 Roms admis à habiter dans la métropole lilloise (non atteint à ce jour car seuls 1.200 Roms sont accueillis) empêche toute solution de logement ou d'hébergement et favorise les nombreuses évacuations", ont-ils encore affirmé. Ils proposent l'ouverture de nouvelles négociations.
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