Le "coup de gueule" des policiers roubaisiens, empestés par les stocks de cannabis entassés dans leur locaux a fait réagir les autorités. Des solutions sont à l'étude pour éviter aux agents d'être quotidiennement shootés.
Plus de 40 kilos de cannabis, fruit des saisies effectuées lors d'opérations policières, sont stockés dans un bureau du commissariat de Roubaix. L'odeur générée par cette grande quantité de drogue gêne fortement les policiers, à tel point que certains sont même dépistés positif au cannabis.Ces scellés doivent normalement être détruits sur place sur ordre du parquet, ou sont transférés au palais de justice de Lille pour y être stockés. Mais la directrice du greffe du tribunal ne ferait pas le nécessaire pour que ces kilos de cannabis soient transférés dans ses locaux. Problème d'effectifs, selon les syndicats.
"La directrice du greffe du tribunal de Lille qui ne donne pas ordre de destruction", est responsable de cette situation, selon Fabrice Danel, secrétaire régional adjoint du Unité SGP Police FO. Il évoque un "problème d'effectifs" au greffe et estime que les policiers de Roubaix semblent "pris en otage" par cette personne "pour avoir des effectifs par rapport à son ministère de tutelle".
Le tribunal de Lille est, parmi les dix premiers tribunaux de France, celui qui présente le plus faible nombre de fonctionnaires par rapport au nombre de magistrats, selon une source judiciaire, qui évoque un "bras de fer", à propos de la destruction des scellés.
"Depuis plusieurs semaines, des discussions sont en cours entre les chefs de juridiction, le directeur de greffe et le DDSP pour trouver une solution à un problème de gardiennage des scellés qui dépasse le seul TGI de Lille", a dit le parquet.
"Parallèlement à ces réunions de travail avec le TGI de Lille, des solutions techniques dont l'hermétisation des scellés, seront apportées pour préserver la santé des policiers sur le site", ajoute pour sa part la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
"Les émanations d'odeurs ressenties par les fonctionnaires de police, sont principalement dues à l'accroissement des saisies de plants ou d'herbe de cannabis (issus des cultures "indoor"), phénomène récent pour les services de police", estime la DDSP.