Duo Boon-Merad comme dans les Ch'tis, très nombreuses avant-premières, séances tests : Dany Boon semble avoir mis toutes les chances de son côté pour faire de son nouveau film "Supercondriaque" un succès.
Après le retour gagnant des Inconnus avec les "Trois frères" (1,1 million d'entrées en une semaine), Dany Boon part à son tour à l'assaut du box-office français avec "Supercondriaque", qu'il réalise et où il retrouve son comparse de "Bienvenue chez les Ch'tis", Kad Merad.
240 avant-premières
Comme d'habitude, Dany Boon a misé sur le bouche-à-oreille pour obtenir un gros succès. D'où l'organisation de très nombreuses avant-premières : 240 en tout avec à chaque fois, la présence courte du réalisateur-acteur lui-même. Un chiffre tout simplement énorme dans la profession. L’objectif : toucher entre 100.000 et 200.000 spectateurs, et ce avant même que le film ne sorte officiellement en salles, pour activer le bouche-à-oreille, cette rampe à succès.Date de sortie fétiche
Supercondriaque sort ce mercredi 26 février. Comme "Bienvenue chez les ch'tis et "Rien à déclarer". Une date de sortie qui ne doit rien au hasard... C'est une semaine de vacances scolaires, celle durant laquelle il y a le plus de Français en congés.Des séances de test
Pour ce film, Dany Boon a travaillé à l'américaine, n'hésitant pas à retravailler son montage en fonction des réactions de spectateurs tests. "En cours de montage ", explique le réalisateur à Europe 1, je fais des projections à l’aveugle, avec des gens qui viennent le matin dans une salle de cinéma pour voir le film. J’écoute les réactions, je prends des notes, et puis je retravaille en fonction des réactions de ce public". Le film n'est plus tout à fait le même que celui présenté à la presse !Alors un succès ?
il n'y a pas beaucoup de doutes. Mais la barre est de toute façon très haute pour Dany Boon après le phénoménal succès des Ch'tis en 2008 et ses presque 20,5 millions d'entrées en France, puis celui de "Rien à déclarer" en 2011 qui a dépassé les 8 millions d'entrées, un niveau rarement atteint depuis par un film français, exception faite d'"Intouchables" (19,4 millions). En outre, le film des Inconnus, dont le retour était attendu depuis 15 ans, a réalisé le meilleur démarrage pour un film français depuis 2012, selon sa maison de production. Alors que chacun de ses films est attendu, Dany Boon aborde-t-il la sortie de celui-ci avec une pression particulière? "Je pars du principe qu'un film fait les entrées qu'il mérite! Celui-ci aura donc la vie qu'il doit avoir", explique-t-il dans les notes de production.A chaque film de Dany Boon, les critiques fusent sur le montant de ses cachets surtout depuis qu'il a été pointé du doigt avec d'autres par le producteur Vincent Maraval en décembre 2012. Pour celui-ci, l'acteur "le mieux payé de France" aurait touché plus de 6 millions d'euros pour l'ensemble de ses asquettes: réalisateur, scénariste et acteur. Comme à chaque fois, il répond que certes il s'agit de sommes "impressionnantes", mais qu'il coûte moins d'argent au cinéma français qu'il ne lui en rapporte. Ses deux derniers films en tant que réalisateur se sont traduits, disait-il l'an dernier, par un gain de 15 millions d'euros pour le Centre national du cinéma (CNC), organisme qui prélève 10,7% du prix de chaque billet d'entrée et redistribue cet argent en cofinançant d'autres oeuvres, notamment les films d'auteur. "Je pars d'une feuille blanche, j'écris un film puis je fais travailler 350 personnes. Et mes films rapportent de l'argent au système français en ayant du succès", résumait-il encore récemment dans Téléstar.
L'histoire de Supercondriaque
Pour son 4e film en tant que réalisateur, Dany Boon tente de séduire le public en se glissant dans la peau d'un Malade imaginaire d'aujourd'hui, Romain Faubert, 40 ans, photographe pour un dictionnaire médical en ligne, qui souffre d'hypocondrie.Son seul lien avec les autres se résume à un ami de boulot, qui hélas va brutalement décéder, et son médecin traitant, Dimitri Zvenka (Kad Merad) qui n'en peut plus de ce personnage de plus en plus envahissant. Dimitri a alors une idée pour s'en débarrasser, lui trouver la femme de sa vie.
Dany Boon est parti pour son scénario d'un phénomène qu'il connait bien puisqu'il est lui-même hypocondriaque. Il en profite au passage pour
dénoncer également l'auto-médication via internet. L'acteur se plait à se transformer en anti-héros gesticulant phobique des microbes, accro au gel hydroalcoolique qui ne supporte pas de faire la bise à tout le monde à minuit le 31 décembre.
Le film, qui dure presque 2 heures, prend d'autres chemins. Ainsi être hypercondriaque rime difficilement avec nuit d'amour torride (la scène sous la douche avec Valérie Benguigui le prouve), jusqu'au coup de foudre avec Anna (campée par Alice Pol, qui avait partagé l'affiche de "Un plan parfait" avec Dany Boon).
Soeur de Dimitri, elle soutient les opposants au régime du Tcherkistan, pays de leurs ancêtres, et va tomber amoureuse de Romain... pensant qu'il s'agit du chef de la rébellion, passé clandestinement en France, Anton Miroslav (Jean-Yves Berteloot). Quiproquos et rebondissements vont s'enchaîner à un rythme soutenu, le long métrage bifurquant alors dans le film d'action, justifiant probablement le budget très élevé de "Supercondriaque", 31 millions d'euros, selon la presse.