Continentale Nutrition, Boulogne-sur-Mer : l'un des deux repreneurs potentiels retire son offre de reprise

L'Irlandais Cats and Dogs Foods, l'un des deux repreneurs potentiels de Continentale Nutrition, numéro un français de l'alimentation pour chiens et chats, en redressement judiciaire, a retiré son offre, a-t-on appris jeudi de sources syndicales.

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C&D était, avec le fonds Alandia, l'un des deux candidats à la reprise de Continentale Nutrition, qui emploie 511 personnes à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et 154 dans sa filiale Villeneuve Pet Food à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).

L'Irlandais a décidé tard mercredi soir "de ne pas finaliser son offre" de reprise, qui englobait les deux sites de Boulogne et Villeneuve, selon Dominique Paquentin, secrétaire de la CFDT dans le Boulonnais.

Le CE de Continentale a également annoncé sur Twitter que C&D a retiré son offre "pour le périmètre de Boulogne". C&D est toujours en lice, avec l'allemand Deuerer, pour reprendre le seul site de Villeneuve.

Le tribunal de commerce d'Agen se prononcera le 4 mars sur la reprise du site de Villeneuve.

Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer statuera ensuite le 13 mars sur le sort de Continentale.

Or, le fonds Alandia, spécialisé dans le redressement d'entreprises en difficulté, n'accepte de reprendre Continentale Nutrition à Boulogne que s'il reprend en même temps Villeneuve Pet Food.

"Si le tribunal décide que Villeneuve-sur-Lot est désolidarisé de Boulogne, c'est certain que ça peut précipiter la liquidation de Boulogne", a commenté M. Paquentin.

Si Villeneuve n'allait pas à Alandia, "Continentale n'a plus d'avenir", a commenté Nicolas de Germay, patron d'Alandia. 

"On a vraiment l'impression d'avoir affaire à des financiers qui sont sur un échiquier et qui avancent des pions selon leurs désirs ou leur appétit commercial ou financier", a ajouté le syndicaliste.

L'Irlandais C&D prévoyait, selon lui, de ne conserver qu'environ 200 salariés à Boulogne.

Pour redresser Continentale, M. de Germay, a proposé un plan de continuation d'activité, qui suppose l'apport de 22 à 23 millions d'euros, notamment pour moderniser les lignes de production et apurer le passif. Il prévoit aussi un plan de sauvegarde de l'emploi, qui passe par la suppression de 140 à 180 postes à Boulogne, selon une source proche du dossier.

Le Crédit agricole, premier actionnaire financier de Continentale via sa filiale Sodica, est prêt à contribuer financièrement au redressement de Continentale, avaient indiqué mercredi des sources concordantes.

Selon une source proche du dossier, la banque pourrait contribuer à hauteur de 4,5 millions d'euros et Agroinvest, deuxième actionnaire financier (détenu à 1/3 par le Crédit Agricole), à hauteur de 2,5 millions d'euros.

Rien n'a encore été signé et M. de Germay a expliqué ne plus attendre que ces 7 millions pour pouvoir "boucler" le financement de son offre de reprise. "On avait le sentiment que le Crédit agricole aurait plus facilement suivi avec C&D qu'avec Alandia", a toutefois nuancé M. Paquentin.

En redressement judiciaire depuis fin mai 2013, Continentale Nutrition a essuyé des pertes de 58 millions d'euros au total de 2010 à 2012 et son endettement se monte à 95 millions d'euros, selon une source proche du dossier.

"Le problème de Continentale, c'est qu'il opère sur un marché, le pet food MDD (marques de distributeurs, ndlr), sur lequel vous devez avoir une taille critique", a souligné M. de Germay.

Continentale, déjà handicapée par la perte de la branche nourriture "sèche" pour animaux, "n'a que huit clients", a-t-il souligné.

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