Le beau temps a son corollaire, la pollution de l'air. L'absence de vent engendre la stagnation des poussières en suspension. Toute les villes de la région affichent une qualité de l'air médiocre ou mauvaise.
L’épisode printanier que nous vivons a une conséquence néfaste : l'ensoleillement et la faiblesse du vent empêche la dispersion des poussières fines dans l'atmosphère.
Dans la région ce lundi, toutes les villes affichaient une qualité de l'air médiocre, voire mauvaise (en rouge sur la carte).
Cet épisode de pollution a démarré jeudi, et va vraisemblablement durer toute la semaine, suivant l'anticyclone stationné au dessus de nos têtes.
Le seuil d'information à la pollution dépassé
Aujourd'hui encore, les concentrations en particules fines ont dépassé le seuil d'information et de recommandation établi à 80 µg/m³.
Un pic a par exemple été enregistré ce lundi à 14h à Grande-Synthe avec 99 µg/m³ de particules fines en suspension.
Il est donc recommandé aux personnes fragiles - enfants, personnes âgées et déficients respiratoires - de limiter leurs déplacements.
Sur l'autoroute, en particulier dans la métropole lilloise, des panneaux invitent les automobilistes à réduire leur vitesse de 20km/h.
Notre région est particulièrement exposée à ces phénomènes de pollution, car elle conjugue les trois facteurs qui retiennent ces fameuses particules : transports importants, chauffage massif lié à la densité de la population, et activité industrielle.
Mise en danger de la vie d'autrui
Demain mardi, trois ONG (organisations non gouvernementales) doivent déposer plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui, afin de dénoncer les dangers des pics de pollution aux particules fines.
Ces associations sont soutenues par les candidats EELV (Europe Ecologie Les Verts) aux élections européennes. Dans un communiqué adressé à la presse, ils rappellent que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait dès juin 2012 classé les particules fines dans la catégorie « cancérigène certain ».
Pour François Veillerette, conseiller régional EELV : « La pollution aux particules fines représente en France 42 000 morts par an d’après le rapport ‘Clean Air for Europe’ mené par la Commission Européenne. Les élu-e-s doivent prendre leur responsabilité en agissant sur tous les leviers visant à réduire les émissions. Les mesures d’urgence ne suffisent plus, il faut une action forte des parlementaires et des gouvernements, au niveau national et européen, pour résoudre ce véritable problème de santé publique ».La pollution aux particules fines représente en France 42 000 morts par an
Le diesel pointé du doigt
Karima Delli, eurodéputée, en appelle à la France pour qu'elle cesse de subventionner le diesel, un carburant qui concerne 70% du parc automobile hexagonal. «C’est pour nous une niche fiscale anti-écologique qui a des conséquences extrêmement graves pour la santé des habitants. La taxation du diesel représente un manque à gagner de plusieurs milliards d’euros, qui pourrait être investis dans des investissements d’avenir comme la mobilité durable, la lutte contre la précarité énergétique ou des politiques ambitieuses de santé-environnement.
Je rappelle par ailleurs que la France est actuellement en contentieux européen pour non respect des seuils d’exposition aux particules fines : elle encourt de très lourdes pénalités financières si elle ne se met pas rapidement en conformité avec la réglementation européenne », conclue l'élue.la France est actuellement en contentieux européen pour non respect des seuils d’exposition aux particules fines