Des salariés de La Redoute bloquent le site logistique de la Martinoire à Wattrelos depuis 4 heures ce lundi matin. La dernière réunion de négociations prévue entre syndicats et direction sur le volet social du plan de reprise a capoté. Un nouveau rendez-vous a été pris lundi prochain.
Ils bloquent tous les accès de la Martinoire à Wattrelos depuis 4 heures ce lundi matin. Des salariés de la Redoute perturbent une nouvelle fois le fonctionnement du centre logistique de La Redoute, à l'heure des dernières négociations annoncées sur le volet social du plan de reprise de l'entreprise de vente à distance.
Réunion de négociations reportée à lundi prochain
Au même moment, direction et syndicats devaient se retrouver autour de la table au siège de La Redoute à Roubaix. Mais la rencontre n'a duré que quelques minutes, la direction refusant de négocier dans un contexte de blocage par des salariés grévistes.
"La réunion a avorté, au motif que La Martinoire était bloquée et qu'on ne peut pas négocier sereinement en situation de blocage", a expliqué Me Patrick Califano, avocat de l'intersyndicale de La Redoute.
La réunion a donc été reportée à lundi prochain, le 17 mars.
Le grand écart des indemnités de licenciement
La semaine dernière, les futurs repreneurs Nathalie Balla et Eric Courteille ont annoncé être arrivés au bout de ce qu'ils pouvaient proposer, soit 15.000 euros d'indemnités de départ et 750 euros par année d'ancienneté, de 1 à 10 ans (1.000 euros par année d'ancienneté de 11 à 20 ans, 1.200 euros par année d'ancienneté au-delà de 20 ans et dans la limite de 24 mois de salaire, 25 mois pour les plus de 50 ans, 26 mois pour les plus de 55 ans).
Les syndicats sur leurs positions
Les syndicats eux demandent toujours 40.000 euros nets d'indemnités et 1.500 euros par année d'ancienneté pour chacun des salariés. Ils réclament aussi 36 mois de congés de reclassement et souhaitent enfin que ces revendications soient valables après 2017, date jusqu'à laquelle court le plan de départ.
« Compte tenu des avancées, il est temps d’aboutir », déclarait à la Voix du Nord Éric Courteille, l'un des deux repreneurs, à l'issue de la dernière réunion avec les organisations syndicales mercredi dernier.
Un demi milliard d'euros apporté par Kering
Le groupe Keyring, propriétaire actuel, serait prêt à mettre un demi milliard d'euros sur la table pour assurer la pérennité de La Redoute. 315 millions d’euros seraient apportés, dès la cession, sous forme d’augmentation de capital. Le reste, près de 200 millions, servirait à financer le volet social du plan de reprise.
Il prévoit la suppression de 1 178 postes, sur les 3 437 actuels, échelonnée sur quatre ans. La moitié serait des départs en pré-retraites, selon la direction, qui espère aboutir à des départs volontaires pour l'autre moitié des postes supprimés.
Martine Aubry exhorte les syndicats à accepter les propositions
La maire de Lille et présidente de la communauté urbaine, Martine Aubry, a exhorté lundi matin sur France Bleu Nord les syndicats à accepter les propositions de la direction pour "vite redresser cette entreprise pour qu'elle retrouve un avenir".
"Ce que je dis aux syndicats c'est: ce plan social, vous avez obtenu beaucoup, continuez à y travailler aujourd'hui mais n'oubliez pas qu'une fois prises les
mesures pour ceux qui partent l'essentiel c'est de redresser La Redoute. M.(François-Henri) Pinault (PDG de Kering, actionnaire de La Redoute, ndlr) va mettre plus de 300 millions d'euros au-delà du plan social pour investir et pour compenser les pertes", a-t-elle déclaré.
Nouvelle manifestation prévue jeudi
Mardi dernier, 800 salariés avaient manifesté à Roubaix contre ce plan social, et pour demander des garanties sociales à leur actionnaire, Kering, groupe de luxe et d'habillement sportif.
Ce midi, les salariés réunis en assemblée générale devant le siège de La Redoute à Roubaix ont décidé de poursuivre le blocage de la Martinoire ce lundi, et de maintenir la pression en organisant une nouvelle manifestation ce jeudi à Tourcoing.