Réduction du nombre de régions : la Somme, une partie de l'Aisne, les Ardennes absorbés par le Nord Pas-de-Calais ?

Une grande région Nord Pas-de-Calais ? La perspective est devenue plausible après l'annonce ce mercredi du premier ministre Manuel Valls d'une réforme territoriale de grande ampleur. Voici ce que ça pourrait donner. 

Là où Manuel Valls a créé la surprise hier mardi, c’est sur le nombre de régions : 11 régions subsisteraient, sur les 22 qui existent actuellement en Métropole. 11 sur 22, le calcul est rapide : une région sur deux disparait ! On parlait jusqu’à maintenant de 15 régions sur 22. Manuel Valls va donc plus loin.

Du coup, regardez la future carte des régions françaises tel que découpée par Le Figaro ou Le Huffington Post, partant d'hypothèses déjà envisagées ces dernières années. 


Un grand Nord Pas-de-Calais

Pour ce qui concerne le Nord de la France, nous serions dans une grande région qui regrouperait quatre départements : le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et les Ardennes, plus une partie du département de l’Aisne. La Thiérache et le Vermandois seraient nordistes ; le reste de l’Aisne serait rattaché au Grand-Paris.

Cette grande région Nord Pas-de-Calais compterait environ 5 millions d'habitants contre 4 millions actuellement. 

Pourquoi ? 

Redessiner les régions, ce n’est pas nouveau, on en parle régulièrement depuis cinq ans. L’idée, c’est d’avoir des régions d’au moins 4 millions d’habitants. L’objectif, c’est de faire des économies, de faire plus simple, plus efficace. Avis qui n’est pas partagé par tout le monde, c’est le moins qu’on puisse dire…

Ce qui est nouveau avec Manuel Valls, ce n’est pas uniquement le nombre de régions revu à la baisse, c’est également le calendrier. Les délais sont courts : le Premier Ministre donne un an aux régions pour fusionner gentiment d’elles mêmes. Sinon une loi les obligera à le faire. Tout doit être plié au Premier janvier 2017. Dans deux ans et demi…

Le chantier est énorme. Se mettre d’accord entre les élus ; convaincre les gens ; réorganiser les administrations locales ; choisir la future capitale régionale…

Les réactions

Le président de l'Association des régions de France, le député PS Alain Rousset, a salué "une réforme territoriale ambitieuse". Réduire le nombre des régions? "Je dis +chiche  Monsieur le Premier Ministre+. Mais, allons jusqu'au bout du raisonnement en s'inspirant des modèles d'autres grandes démocraties européennes qui réussissent en s'appuyant sur des régions fortes".

Les régions réclament des clarifications au Premier ministre Manuel Valls sur les réformes territoriales qu'il a évoquées mardi devant l'Assemblée nationale, a déclaré mercredi le président du conseil régional de Picardie, Claude Gewerc (PS).
"On va demander une réunion rapide de l'ARF (Association des régions de France) et dans la foulée un rendez-vous  à Matignon pour savoir un peu où il (Manuel Valls ndlr) veut aller et comment il veut y aller", a dit M. Gewerc, indiquant qu'il avait échangé à ce sujet dès mardi soir avec plusieurs de ses collègues.

M. Gewerc est par ailleurs vent debout contre un "éclatement" de sa région Picardie au profit des trois voisines. Donner la Somme au Nord/Pas-de-Calais, l'Aisne à la Champagne-Ardenne, et l'Oise à l'Ile-de-France, n'aurait, a-t-il assuré , pas grand sens, en détruisant tout ce qui a été bâti depuis 1964 en Picardie, "pôle d'équilibre" entre Lille et Paris.

Côté nordiste, en tout cas, la perspective d'un rapprochement avec la Picardie ne semblait pas susciter les mêmes réserves. "J’ai toujours considéré que nos régions étaient d’une taille inférieure à ce qu’elles devraient être au regard de la dimension européenne, donc je suis plutôt favorable à la proposition du chef de l’Etat", avait déclaré Patrick Kanner​, le président socialiste du Conseil Général du Nord, à France 3 Nord Pas-de-Calais, en janvier dernier. "Si la région Nord Pas-de-Calais devait évoluer, c’est vers le sud naturellement que nous devrions aller et porter nos regards".

En janvier, en Picardie, des dizaines de milliers de personnes avaient réagi par la négative à la proposition de regroupement avec le Nord Pas-de-Calais en signant une pétition "Touche pas à ma Picardie". 

Daniel Percheron, le président socialiste de la région Nord Pas-de-Calais, n'était pas favorable en janvier à un regroupement des deux régions. "L'idée qu'on fera des économies en regroupant les régions est fausse", avait-t-il affirmé. "Il ne faut pas casser les régions aujourd’hui. Il faut leur donner plus de compétences et de pouvoir."

La maire PS de Lille, Martine Aubry, s'était dit elle favorable à une réorganisation des collectivités territoriales. "Si on veut être à la hauteur des grandes régions européennes, si on veut être à la hauteur des grandes métropoles européennes, il faut avancer en la matière", nous a-t-elle répondu. "On peut ne pas le faire du jour au lendemain. Je pense que travailler ensemble pour porter ensemble un certain nombre de domaines, comme par exemple l'économie ou l'aménagement du territoire, ça rend possible ensuite une réorganisation dans le futur."

Et vous qu'en pensez-vous ?

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