Un homme de 19 ans a été condamné à 18 mois de prison ferme jeudi en comparution immédiate par le tribunal de Lille pour avoir agressé sexuellement une jeune femme dans le métro. Parallèlement, la police va enquêter sur la "non-assistance" à personne en danger;
Placé sous mandat de dépôt, il a été condamné notamment pour agression sexuelle par une personne en état d'ivresse et pour violences avec usage d'une arme par destination. De nationalité marocaine, il a également écopé d'une interdiction de territoire de 2 ans. Les faits se sont déroulés mercredi vers 22H30 dans une station de métro du centre de Lille. Le jeune homme, visiblement très éméché avec à la main une petite bouteille de vodka, aborde sa victime qui avait l'air de chercher son chemin, selon une source policière.
Le métro lillois est équipé de caméras de vidéosurveillance, qui montrent que le jeune homme lui met la main sur la joue, se rapproche, la tient par les épaules, essaie de l'embrasser. La victime a dit qu'il a menacé à plusieurs reprises de la violer. L'homme menace de la frapper à plusieurs reprises, et lui touche la poitrine et les fesses, rapporte encore cette source. La jeune femme finit par sortir du métro et, à l'extérieur, tente d'arrêter les voitures. Un jeune conducteur s'arrête, elle s'engouffre dans son véhicule avant qu'une altercation n'éclate entre le conducteur et l'agresseur. Il est finalement maîtrisé par les agents de sécurité de l'hôpital adjacent. Interpellé, le jeune agresseur a simplement reconnu avoir dragué cette femme de 30 ans. Il était connu des services de police notamment pour des vols avec violence. L'agression a duré entre 20 et 30 minutes.
Des témoins... qui n'interviennent pas
Descendue sur le quai avec son agresseur à ses trousses, elle ne trouve pas de soutien auprès des usagers présents, cinq personnes, qui évitent de monter dans la même rame à l'arrivée du métro. "On ne leur demande pas forcément d'intervenir, mais cela ne coûte rien d'appeler la police", a regretté la source policière. Dans La Voix du Nord, la victime âgée de 29 ans témoigne : « Il y avait environ dix personnes. Je criais au secours, aucune ne m’a aidée. Je me suis défendue toute seule. Les gens se sont écartés. Ils avaient sans doute peur, comme moi. Je me suis mis à côté d’un monsieur, il n’a rien fait. C’est malheureux et anormal ! Je suis une femme. On est fragiles. Les gens auraient dû me défendre ! Je ne demandais que ça, qu’on me donne un coup de main… »Devant l'attitude de certains témoins pouvant être éventuellement assimilée à de la "non-assistance à personne en danger", le procureur de la République à Lille, Frédéric Fèvre, a souhaité que les faits soient vérifiés.
"Pour la non-assistance à personne en danger, j'ai demandé aux policiers de mener une enquête distincte afin de déterminer si l'infraction est juridiquement constituée", a-t-il déclaré à l'AFP.