Le tribunal d'Anvers (Belgique) a examiné ce jeudi la plainte déposée par des riverains du festival Tomorrowland, plus prestigieux rassemblement électro du monde, qui doit se tenir à Boom sur deux week-ends fin juillet. Les organisateurs et leurs partenaires craignent une interdiction.
Les juges du tribunal de première instance d'Anvers (Belgique) se sont penchés ce jeudi matin sur la plainte déposée en référé par des riverains de la base de loisirs De Schorre, à Boom, où doit se tenir en juillet prochain la 10e édition de Tomorrowland, le plus prestigieux rassemblement électro du monde où sont attendus près de 200 DJ's et 360 000 spectateurs en provenance du monde entier. D'habitude, ce festival se déroule sur un seul week-end, mais cette année, les organisateurs ont vu plus grand en prolongeant l'événement sur six jours, du 18 au 20 juillet puis du 25 au 27. C'est ce que contestent les plaignants qui dénoncent une "perturbation inacceptable et néfaste du repos nocturne".
La musique devra être coupée à minuit.
Au départ, ils étaient dix riverains à engager cette action en justice, mais trois d'entre eux ont finalement préféré renoncer après avoir reçu, disent-ils, des menaces. "L'organisation n'a pas l'autorisation d'organiser un festival avec 360 000 visiteurs", a déclaré ce jeudi leur avocate Griet Cnudde aux journalistes présents à l'audience, comme le rapporte VTM. Celle-ci s'est défendue de vouloir interdire Tomorrowland mais demande le strict respect des normes anti-bruit en vigueur en Belgique. "Ce qui signifie que la musique ne pourra être diffusée que 3 heures au maximum par jour quand elle dépasse les 85 décibels et qu’elle devra être coupée à minuit". Des conditions qui reviendraient de facto à condamner l'événement...
Désormais chaque manifestation culturelle en Flandre est-elle en danger ?
Une trentaine d'entreprises belges - partenaires de l'événement - ont choisi de faire front en affichant leur soutien aux organisateurs. "Si le festival n'a pas lieu, ce sera un coup très dur sur le plan économique, avec, dans de nombreux cas, des licenciements et même des faillites à la clé", a déclaré Olivier Verhulst, l'avocat en charge de leurs intérêts, cité par 7sur7. Parmi ces entreprises, on retrouve la compagnie aérienne Brussels Airlines qui a prévu l'été prochain 150 charters spéciaux pour acheminer 15 000 festivaliers au départ de 50 villes d'Europe, d'Afrique et des Etats-Unis.
"Si une manifestation comme Tomorrowland est annulée, cela causera des dommages irréparables, financièrement mais aussi en termes d'image et de réputation", explique ce jeudi Olivier Verhulst sur le site internet De Standaard. "Cette affaire pourrait surtout constituer un précédent. Désormais chaque manifestation culturelle en Flandre est-elle en danger ?"