Medhi Nemmouche, suspect de la fusillade du Musée juif de Bruxelles qui a fait 4 morts, aurait revendiqué son acte dans une vidéo.
Les enquêteurs ont retrouvé une vidéo semblant lier à la tuerie du Musée juif de Bruxelles Mehdi Nemmouche, le suspect arrêté vendredi en France, qui avait passé plus d'un an en Syrie, a annoncé dimanche le procureur de la République de Paris, François Molins.
Cette brève vidéo, retrouvée dans un "fichier caché" de la mémoire de l'appareil photo du suspect, montre une Kalachnikov et un pistolet semblables à ceux ayant servi dans la capitale belge et une voix, qui "ressemble" à celle du suspect, y évoque l'attaque du 24 mai qui a fait quatre morts.
Selon le procureur fédéral belge Frederic Van Leeuw, qui s'exprimait au même moment à Bruxelles, l'homme "a filmé ses armes et déclare avoir commis l'attentat contre les juifs à Bruxelles", même si "on ne peut pas garantir que c'est lui la voix entendue sur l'enregistreur".
Mehdi Nemmouche, un "délinquant multirécidiviste" français de 29 ans, "n'apparaît pas" lui-même sur les images et la voix "explique cette mise en scène par le fait que la caméra GoPro" qui était fixée à son sac lors de la tuerie "n'a pas fonctionné", a détaillé le procureur de Paris, lors d'une conférence de presse.
Premiers résultats de l'enquête très probants
L'homme avait dans ses bagages un "drap" portant une inscription en arabe au nom de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), groupe jihadiste actif notamment en Syrie, où le suspect a passé "plus d'une année" à compter de fin 2012-début 2013 avant de "brouiller les pistes" sur le chemin du retour en Europe, passant successivement par la Malaisie, Singapour et Bangkok, a précisé le procureur.Une source proche de l'enquête a confirmé à l'AFP que "les premiers résultats sur les armes ainsi que les premières exploitations du matériel informatique et des images vidéo en sa possession semblent donner des résultats très probants". Il est en revanche trop tôt pour savoir si le fusil d'assaut kalachnikov et le revolver sont bien ceux utilisés pour tuer quatre personnes le 24 mai dans la capitale belge, a précisé une autre source proche de l'enquête.
Sept condamnations et cinq incarcérations
L'homme, condamné à sept reprises en France pour des faits de délinquance et incarcéré cinq fois, pendant près de sept ans au total, notamment à Lille et à Toulon, "s'était illustré par son prosélytisme extrémiste et l'appel à la prière collective en promenade", a précisé le procureur.Mehdi Nemmouche refuse de répondre aux questions des enquêteurs en garde à vue, selon M. Molins, qui a évoqué un "très fort faisceau d'indices concordants" contre lui, et a précisé que la justice française avait reçu une demande d'extradition de la Belgique.