En revenant sur les raisons et les conditions du forfait de Franck Ribéry pour le Mondial, le médecin de l'équipe de France Franck Le Gall a soulevé un début de polémique avec le Bayern Munich et ses piqures en guise de méthodes de traitements pathologiques.
Le médecin des Bleus, par ailleurs médecin du LOSC, a d'abord expliqué que Franck Ribéry avait "été arrêté globalement trois semaines. Puis, il a joué un match, avec la douleur, qu'il ne devait pas jouer où il est entré en jeu avant de sortir" (finale de la Coupe d'Allemagne, le 17 mai).Et de poursuivre: "Franck appartient à un club (Bayern Munich) où le mode de traitement de toutes pathologies, quelles qu'elles soient, se fait à base de piqures, explique-t-il. Il peut y en avoir dix, 20, 25, 40, par pathologie, par année. On aurait pu choisir cette option, ce qu'on n'a pas fait. A un moment, il n'en pouvait plus des piqures, donc, on ne l'a pas fait parce qu'il a peur des piqures."
"Il a enchaîné les pépins physiques. N'oubliez pas non plus qu'il a dû être opéré de la fesse (en février) pour un hématome lié à un traitement subi en club", a encore rappelé le Dr Le Gall, faisant référence aux méthodes du médecin du Bayern Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt.
"Six à huit semaines"
Ces termes employés, qui ne devraient pas laisser insensibles les dirigeants du grand club bavarois, font écho à un article de jeudi du quotidien allemand Bild, prêtant au médecin des Bleus des propos selon lesquels l'infiltration subie par Ribéry avant le match contre Dortmund lui aurait été fatale.Ribéry, qui ne disputera pas ce qui eut été sa dernière Coupe du monde, au Brésil, a passé comme un fantôme la seconde partie de saison. A partir de l'instant où il a eu entre les mains le patient Ribéry au début du stage de préparation, le médecin en chef des Bleus, qui est à la tête d'un staff médical de cinq personnes (un docteur, un ostéopathe et trois kinés), a pourtant assuré qu'"il n'y avait aucune raison qu'il ne fasse pas le Mondial, les examens cliniques avaient été très rassurants".
"On avait l'explication pour ses douleurs, une lombalgie ça peut être dû à une hernie discale, une contracture... Pour Franck, c'était un peu de tout ça", avance le médecin. De par le caractère nébuleux de la lombalgie, qui a pour particularité -et cela n'arrange rien- d'être chronique, en déceler l'origine a forcément pris du temps. L'enrayer fut en revanche un échec. "On n'a pas trouvé de moyen pour qu'elle cesse, a concédé le médecin des Bleus. Comme je suis moins connu que certains, on s'est couvert chez le Pr Saillant (le 31 mai). L'examen clinique a été très rassurant, mais il n'a pas trouvé les moyens
de passer outre les douleurs et on n'a pas trouvé de solutions pour qu'il joue avec ses douleurs."
C'est finalement un test d'effort passé avant le troisième match contre la Jamaïque qui a fait cesser le suspense, le dos de Ribéry jetant l'éponge.
Selon le Dr Le Gall, vacances aidant, le délai de rétablissement du joueur est de "six à huit semaines. Mi-août ou fin août, il sera en pleine possession de ses moyens", a-t-il pronostiqué.