L'Allemand Andre Greipel (Lotto) a enlevé au sprint la 6e étape du Tour de France, jeudi à Reims, devant le Norvégien Alexander Kristoff et le Français Samuel Dumoulin.
Le champion d'Italie Vincenzo Nibali (Astana) a conservé le maillot jaune de leader. L'Allemand Marcel Kittel, vainqueur des trois premiers sprints massifs, a été retardé par une crevaison dans le final.
"Alors il n'y a pas de pluie, hein, vous avez vu ?" François Hollande est dans l'Aisne. Avant de se rendre sur le Tour de France, il ironise sur la pluie qui l'a si souvent accompagné depuis le début de son mandat. Le président de la République s'est rendu, jeudi 10 juillet, sur les routes du Tour de France. Une 6e étape qui arpentait les routes de la bataille de la Somme et du Chemin des Dames, entre Arras et Reims.
Le sprint est resté la spécialité allemande dans le Tour de France dont la 6e étape a été enlevée à Reims par Andre Greipel. Sous les yeux du président de la République François Hollande, venu sur la course à l'occasion du passage au Chemin des Dames, le "Gorille" (son surnom) Greipel a succédé à son compatriote Marcel Kittel, le lauréat des trois premiers sprints massifs.
Dans cette étape sans conséquence pour le maillot jaune du champion d'Italie Vincenzo Nibali, Greipel a devancé le Norvégien Alexander Kristoff et le Français Samuel Dumoulin.
Kittel, qui pouvait viser la passe de quatre à l'entrée dans Reims, n'a pu jouer sa carte. Il a été retardé par une crevaison dans le final. Le final de cette étape, bouclée encore à une allure très rapide (plus de 46 km/h), a amené une cassure dans le peloton. Le grimpeur français Thibaut Pinot, piégé,
a perdu près d'une minute, tout comme Pierre Rolland.
En revanche, les prétendants au maillot jaune ne se sont pas laissé surprendre par les accélérations du peloton et le vent fort balayant la Champagne, au lendemain de la très éprouvante journée sur les pavés.
- Nibali en "patron" -
Après son son coup de force, Nibali s'était réveillé en position de favori, de l'aveu d'Alexandre Vinokourov qui dirige l'équipe Astana. Sans pour autant vouloir garder à tout prix le maillot jaune.
"Plus de deux semaines jusqu'à Paris, c'est long", reconnaissait 'Vino' au départ d'Arras. "On verra en fonction des circonstances. Mais je pense que les équipes des sprinteurs voudront contrôler". Le scénario a donné raison au champion olympique 2012. Derrière l'échappée de quatre coureurs (Gérard, Leezer, Maté, J. Pineau), la formation de Kittel a conduit la poursuite, interrompue brièvement par... Nibali.
Des chutes collectives qui ont abouti à plusieurs abandons (Silin, Zandio) et à quelques blessures (Sagan et Navarro notamment) ont amené le porteur du maillot jaune à intervenir, en "patron". Il a demandé aux hommes de Kittel de ralentir l'allure pour permettre le retour des coureurs retardés par les chutes avant que la course reprenne ses droits.
Dans l'affaire, l'Espagnol Alberto Contador a perdu l'un de ses équipiers, l'Espagnol Jesus Hernandez, qui fait partie de sa garde rapprochée. En revanche, le champion de France Arnaud Démare, pris dans la première chute collective, a pu repartir avant d'être distancé en fin de parcours.
- La plus longue échappée -
Sur les longues lignes droites de l'Aisne, à découvert, l'échappée s'est retrouvée en point de mire du peloton qui a failli se déchirer sous l'effet du vent. Par la suite, le groupe a maintenu l'écart aux alentours d'une minute avant de le reprendre à l'entrée des 20 derniers kilomètres.
Les quatre courageux, les Français Arnaud Gérard et Jérôme Pineau, l'Espagnol Luis Angel Maté (le dernier à être repris aux 12 km) et le Néerlandais Tom Leezer ont conduit la plus longue échappée depuis le départ de Leeds. A 8,5 kilomètres de l'arrivée, le peloton, coupé par le vent de côté et le forcing de l'équipe Omega Pharma (T. Martin surtout), s'est fractionné en deux parties. Sous la flamme rouge, le Polonais Michal Kwiatkowski, malchanceux la veille, a tenté sa chance. Mais il a été débordé dans les derniers hectomètres de la longue ligne droite finale (1100 m), pour le profit de Greipel, vainqueur pour la 13e fois cette saison.
A 31 ans, le champion d'Allemagne s'est imposé pour la 6e fois dans le Tour. Depuis ses débuts en 2011, l'athlétique Greipel a gagné au moins une étape à chaque fois qu'il est venu sur le Tour.