Dix-sept militants de Greenpeace comparaîtront lundi devant le tribunal correctionnel de Dunkerque pour avoir pénétré brièvement sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines le 5 mars.
Cinq prévenus, tous de nationalité française, assisteront à l'audience qui démarrera à 8h30, a indiqué l'avocat de l'organisation écologiste, Me Alexandre Faro. Le 5 mars vers 6h, 18 militants de Greenpeace, de nationalités française, allemande, danoise, canadienne et britannique, s'étaient introduits dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Gravelines, près de Dunkerque.
Selon le parquet, les manifestants avaient franchi le premier grillage de clôture du site puis un deuxième, équipé d'une alarme anti-franchissement qui s'était déclenchée. Ils avaient passé huit minutes à peine dans l'enceinte de la centrale avant d'être interpellés et placés en garde à vue. Les poursuites à l'encontre d'un Danois qui avait participé à l'opération ont été levées, faute d'interprète au moment de son placement en garde à vue. Les prévenus, poursuivis pour violation de domicile, encourent un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. Le parquet n'envisage pas de requérir de prison ferme, a-t-on indiqué de source judiciaire.
"Je continuerai à dire que l'enceinte d'une centrale nucléaire ne peut pas être assimilée à un domicile", a déclaré Me Faro, selon lequel plusieurs manifestants sont également poursuivis pour avoir refusé un prélèvement buccal destiné à établir leur ADN. Les membres de Greenpeace agissaient dans le cadre d'une opération menée simultanément dans six pays européens par plus de 200 militants de l'organisation écologiste, destinée à "mettre en lumière les risques liés au vieillissement des centrales nucléaires". Le jour de l'opération, Greenpeace avait ainsi pointé l'âge avancé de la centrale de Gravelines, qui aura 40 ans en 2020, et estimé que "l'état de sûreté de ses réacteurs se dégrade, augmentant la probabilité d'un accident". Le 4 septembre, le tribunal correctionnel de Colmar avait condamné 55 militants de Greenpeace à deux mois de prison avec sursis pour avoir pénétré le 18 mars dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).