Le secrétaire général du FN et maire d'Hénin-Beaumont Steeve Briois a défendu ce lundi la mise en avant aux sénatoriales des deux maires FN, qui ont été élus. Il estime qu'ils étaient des candidats "plus crédibles", alors même que le FN est opposé théoriquement au cumul des mandats.
David Rachline (maire de Fréjus, Var) et Stéphane Ravier (Marseille 7e secteur) sont devenus dimanche sénateurs. "C'est plus crédible de mettre en tête de liste un élu dans un exécutif qu'un simple militant", a justifié Steeve Briois, lui-même maire d'Hénin-Beaumont cumulant avec un mandat de député européen. "La loi l'autorise pour l'instant, nous devrions être les seuls à appliquer quelque chose qui n'est pas encore applicable ?", s'est-il interrogé. Le FN avait exprimé à plusieurs reprises son opposition au cumul d'un mandat de parlementaire avec celui de responsable d'un exécutif local. Les députés Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et Gilbert Collard (Gard) avaient voté pour l'interdiction du cumul des mandats, début 2014. Deux ans plus tôt, la présidente du parti, Marine Le Pen, avait demandé à François Hollande que cette question soit réglée par référendum."C'est normal que nous mettions en avant nos élus brillants ayant fait preuve de réussite. Si MM. Ravier et Rachline ont été élus, c'est parce qu'ils sont plus crédibles que n'importe qui", estime aujourd'hui Steeve Briois. "Nous en sommes aux prémisses du développement du Front. La prochaine fois, nous aurons la possibilité d'avoir de nouveaux cadres. C'est un gros chantier en interne, c'est la priorité: le recrutement de cadres", a-t-il justifié. "Pour qu'un cadre se fasse connaître, pour qu'il s'impose, ça ne prend pas deux ans".
"Je ne crois pas qu'il y a une incohérence de notre part", a déclaré Marine Le Pen, interrogée ce lundi par les auditeurs d'Europe 1. "Nous avons clairement dit que nous étions contre le cumul des mandats, mais nous appliquerons le non-cumul quand tous les autres se l'appliqueront aussi", a-t-elle lancé. "Nous sommes confrontés à des mouvements politiques qui sont beaucoup plus puissants que nous, qui ont des leviers de décision bien supérieurs aux nôtres, qui ont des subventions qui sont cinq à huit fois plus importantes que les nôtres. Alors oui, pour faire entendre la voix des millions de français que nous représentons, nous ne ratons aucune occasion", a-t-elle poursuivi.