Des policiers de Dunkerque, Maubeuge ou Douai s'étaient déplacés pour rendre hommage à leur collègue valenciennois décédé.
A midi et demi, devant le commissariat de Valenciennes, 150 à 200 policiers se sont rassemblés en tenue ou en civil pour rendre hommage au leur collègue valenciennois, Guy, 38 ans, qui s'est donné la mort le 2 novembre.
Le rassemblement s'est passé dans le calme et en présence du frère du policier décédé. Ses parents ne sont, en revanche, pas venus. Après l'enterrement, qui a eu lieu à Caudry, mercredi 5 novembre, ils sont très abattus.
Des policiers de Dunkerque, Douai et Maubeuge et des anonymes touchés par cette disparition étaient également présents.
"C'est le boulot qui l'a tué! " affirmait son père il y a quelques jours. "Sa famille dénonce la pression hiérarchique présente dans ce commissariat", confirmait alors un communiqué du syndicat SGP Police FO, lequel s'insurgeait par ailleurs contre "la déshumanisation" présente dans le commissariat de Valenciennes et demandait le déplacement immédiat de deux commissaires en poste et qui "exercent depuis trop longtemps une pression inhumaine sur les policiers".
Thierry Depuyt, secrétaire régional Nord/Pas de Calais - Picardie du syndicat Unité SGP Police FO, a réclamé une enquête de l'IGPN (la "police des polices", ndlr) et le déplacement de deux commissaires valenciennois, dénonçant par ailleurs la "politique du chiffre", d'une manière générale.
Joint par l'AFP, le directeur départemental de la sécurité publique du Nord, Didier Perroudon, s'est dit "totalement marqué" par cet événement, tout en estimant que le temps était au "recueillement" et non à "mettre en cause la hiérarchie".
"Hier, j'ai reçu pendant plusieurs heures la famille, ils m'ont fait part de leur peine, de leurs sentiments, de leurs questionnements", a indiqué M. Perroudon, "extrêmement respectueux de la peine de ces gens" et "tout à fait solidaire du sentiment de sympathie exprimé par les fonctionnaires de Valenciennes".
"Une enquête environnementale sera diligentée par la DRCPN (Direction des Ressources et des Compétences de la Police Nationale) et la DCSP (Direction centrale de la sécurité publique) pour essayer de trouver les causes", a-t-il ajouté.
"S'il y a des revendications, s'il y a des choses qui fonctionnent mal, (...), ce n'est pas le moment de ça, aujourd'hui, c'est le moment du recueillement", a
ajouté M. Perroudon, qui a mis en garde contre des "conclusions hâtives". Alors que des élections professionnelles se tiennent bientôt dans la police, la
Direction générale de la police nationale (DGPN) a discuté mercredi, place Beauvau, avec les syndicats des suicides dans la police. Quarante-six fonctionnaires se sont, selon elle, donné la mort depuis début 2014.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, doit arrêter début 2015 de nouvelles mesures de prévention pour luttre contre ce phénomène.