Pour la première fois, sur Europe 1, le père d’Adélaide, la fillette de 15 mois abandonnée par sa mère et morte noyée sur la plage de Berck-sur-Mer le 20 novembre 2013, témoigne.
"C'était une petite fille merveilleuse. On l'adorait. Je me souviens même un soir, nous étions tous les trois ensemble, j'avais dit à Fabienne, dans un moment de tendresse : 'si ce n’est pas ça le paradis, je ne sais pas ce que c'est'". Michel, 63 ans, père d'Adélaïde, témoigne pour la première fois, presque un an jour pour après la découverte du corps de sa fille sur la plage de Berck.
Dans ce témoignage, Michel affirme qu'il n'était au courant de rien. Que Fabienne Kabou, sa compagne depuis 12 ans, ne lui avait rien dit. Il a appris la mort de sa fille de 15 mois par la police le 30 novembre. « Fabienne Kabou est une femme qui a beaucoup de caractère et il a toujours eu pour souci de respecter ses choix, avait affirmé en septembre dernier Me Saint-Palais, l'avocat du père. Quand sa compagne lui raconte en novembre qu’elle a confié leur fille à sa mère en Afrique, il la croit. »
Déjà père d’une adolescente, Michel affirme qu'il ne souhaitait plus d’enfant. Le couple qu'ils forment bat de l'aile au moment de la naissance d'Adélaïde, le 9 août 2012. Quand Adélaïde est née, "il n’a jamais regretté sa présence". Mais sa compagne qui avait accouché en cachette, seule, à son domicile, sans même déclarer l'enfant, considérant "Adélaïde" comme "son" enfant : "Le fait que, juridiquement parlant, rien n'ait été fait, c'est plutôt de la responsabilité de Fabienne, puisqu'elle me disait qu'elle l'avait déclarée sous son nom. Elle m'a dit immédiatement : 'elle, elle est à moi'. Je pense que ça veut tout dire", affirme Michel.
"Ada est toujours là"
Selon son témoignage, il s'occupait d'Adélaïde au quotidien : "Je m'en occupais quotidiennement, comme un père s'occupe d'une petite fille. Dès l'instant où je l'ai sortie, parce que j'étais le premier à la sortir, je l'ai exposée aux regards des autres. Les gens me voyaient avec elle. Ce n'est pas du tout une petite fille de l'ombre". Au cours de l'instruction Fabienne Kabou a déclaré que Michel s'occupait peu de sa fille.
Fabienne Kabou, mise en examen pour assassinat sur mineur de moins de 15 ans par ascendant (procès prévu en 2015), est décrite comme intelligente. Elle a fait l’objet d’une expertise psychiatrique qui a conclu à l'absence de pathologie mentale et psychique. Une autre expertise est en cours. "Je ne peux toujours pas concevoir qu'elle ait pu faire ça. Je ne peux pas lui pardonner. Mais je pense, dans un sens, qu'elle n'est pas responsable", affirme Michel qui se dit "anéanti". "Un an après, j'essaie de me distraire, je n'y arrive pas. Je passe d'une maison à l'autre. Je ne sais pas où j'habite. Ada est toujours là, j'y pense tous les jours, tout le temps."