De nouvelles amendes adaptées aux vélos pourraient être mises en place pour tenter de faire diminuer le nombre d'accidents. La communauté urbaine de Strasbourg a déjà fait l’essai.
Ne pas s’arrêter aux feux rouges, ne pas respecter les panneaux stop ou encore rouler en sens interdit, autant d’infractions régulièrement commises par des cyclistes imprudents et qui risquent de provoquer des accidents de la route.
Depuis 2012, un système d’ "amendes adaptées" a déjà été testé dans la communauté urbaine de Strasbourg et a permis de faire diminuer efficacement les accidents. Les cyclistes roulant téléphone en main, ne respectant pas les priorités ou ne s’arrêtant pas à un feu rouge se voient sanctionnés par une amende de 4e catégorie divisée par deux, soit 45,60 euros au lieu des 90 euros appliqués pour les automobilistes.
"Ce dispositif a permis plus de verbalisations par les forces de l'ordre (...) et une baisse sensible des accidents de plus de 30%", a souligné le président de la commission deux roues du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), Christian Jacquot.
Néanmoins, pour que ces amendes aient une réelle valeur contraignante, une "expertise juridique" devra être faite avec le ministère de la Justice, a souligné le Délégué interministériel à la sécurité routière, Jean-Robert Lopez.
"Partager l'espace entre piétons et cyclistes"
Par ailleurs, pour réduire encore le nombre d’accidents impliquant des cyclistes, le CNSR préconise la création d’ "espaces mixtes piétons-cyclistes" sur les trottoirs, sans délimitation entre les deux catégories d'usagers. "Il est préférable de partager l'espace entre piétons et cyclistes plutôt que celui entre cyclistes et véhicules à moteur pour des raisons évidentes de rapport de forces", a expliqué Christian Jacquot.Depuis le début l’expérimentation du projet de recommandation du CNSR à Strasbourg en 2007, aucun "accident corporel impliquant un cycliste responsable" n'a été enregistré sur ces zones.
Reste, une fois de plus, à "donner une assise juridique" à cette expérimentation car, pour l’instant, ce dispositif a toutefois été annulé par le tribunal administratif de Strasbourg.
Les cyclistes représentent 5% des morts sur les routes et 15% des blessés graves, selon les données de l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar). La mortalité des cyclistes a moins diminué entre 2000 et 2010 que la moyenne de l'ensemble des usagers et était en 2013 au même niveau qu'en 2010.