Un homme qui avait commis un vol avec effraction à Bruxelles, a été amputé de la jambe droite. Des policiers se sont moqués de lui sur Facebook. Dérapages racistes ?
"Il s'enfuira moins vite la prochaine fois". Cette petite phrase écrite par un policier bruxellois sur Facebook choque en Belgique. Ce policier s'exprime ainsi pour se moquer d'Abdelamine Benchick, un jeune Bruxellois qui a dû être amputé d'une jambe à la suite d'une course-poursuite. Les policiers tentaient de l'interpeller pour le vol d'une télévision.
D'autres policiers ont également fait des commentaires sur cet incident. "De quoi il se plaint ? Dans son pays on lui aurait coupé les mains", peut-on également lire. Ou encore : "À choisir, j'aurais préféré perdre ma jambe. Que les autres fuyards en prennent de la graine. Il parait qu'il serait étudiant en menuiserie, ce sera pratique pour la jambe de bois".
"Pensées nauséabondes"
Une association a décidé de déposer une plainte. "Je compte porter plainte auprès du Centre pour l'égalité des chances et auprès de la Police des polices parce que tous ces policiers sont apparemment fiers de faire la justice eux-mêmes comme en témoignent les pensées nauséabondes dont ils nous font publiquement part", a indiqué Youssef Archich, président de cette association dans La Dernière Heure. "Je demande qu'ils se justifient par rapport à leur hiérarchie et qu'on prenne des sanctions à leur encontre".Selon la presse belge, une enquête a été ouverte : "Notre corps de police ne tolère pas ce genre de remarques malheureuses et déplacées à l'encontre d'un jeune homme", a affirmé Ilse Van de Keere, la porte-parole de la zone de police Bruxelles Capitale / Ixelles. "Il est clair que notre code de déontologie interdit de tenir de tels propos", ajoute un représentant d'un syndicat policier.
Questions sur les circonstances de son arrestation
Au-delà des commentaires douteux, Abdelamine Benchick veut également porter plainte contre les policiers au sujet des circonstances de la course-poursuite qui a causé la perte de sa jambe. "D'ici jeudi au plus tard, nous déposerons plainte avec constitution de partie civile contre les intervenants pour avoir en qualité d'officier de police fait usage de violence ayant entraîné une incapacité permanente et une mutilation grave", explique son avocat. "Mon client assurant qu'il s'agit d'un acte volontaire, nous souhaitons qu'une instruction judiciaire soit menée par un juge indépendant afin de faire la lumière sur cet aspect de l'affaire"."Avant l'accident, j'étais un jeune homme plein de rêves, d'ambitions. Aujourd'hui, ma vie est brisée", conclut Abdelamine Benchick. "Peu importe les circonstances, je ne méritais pas de perdre ma jambe", poursuit-il en mettant en cause la responsabilité des policiers. Lors de la poursuite, le véhicule de police aurait glissé sur une plaque de verglas et l'aurait heurté à la jambe. Une enquête a également été ouverte sur les circonstances de cet accident.