Philippe Détrè, prêtre accusé de pédophilie : le procès en direct minute par minute (4ème jour)

Suivez en direct le procès de Philippe Détrè, un prêtre du Nord jugé pour des viols et agressions sexuelles sur au moins 15 mineurs. Minute par minute, son procès devant la cour d'assises du Nord.

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16h15 Fin de ce live

Ce live est maintenant terminé. Merci de l'avoir suivi. Nous ajouterons les réactions de la défense et des parties civiles en vidéo d'ici demain. 

16h05. Verdict


La cour d'assises du Nord reconnaît coupable Philippe Détrè de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs et le condamne à 18 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers assortie d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans ainsi qu'une injonction de soins.


A l'annonce du verdict, l'accusé est resté debout, de marbre. Le dossier Philippe Détrè est bouclé. Pour le moment ? Condamné en première instance, Philippe Détrè a 10 jours pour faire appel.



11h44 : Le jury se retire pour délibérer. Suspension de séance. 


Derniers mots du procès pour l'abbé Détrè : "Je reconnais depuis le début de ce procès que je suis violeur et criminel, je suis en maison d'arrêt depuis deux ans et demi. Et je veux me reconstruire."

 

11h25 : Plaidoirie de Me Abderrahmane Hammouch

L'avocat de la défense s'emploie à casser l'imaginaire collectif et l'emploi des mots monstres, diable... pour qualifier Philippe Détrè . Et comme son confrère rappelle que "la justice n'est pas oeil pour oeil dent pour dent". 

Il rappelle la situation à l'isolement, en prison de son client. "Je ne pleure pas sur son sort. Mais voilà pour quelqu'un qui a 70 ans, ça fait mal au coeur. Je n'arrive pas à me faire à l'idée, qu'en prison, ça sera le "carnage". 

[...] Ce soir, dans l'après-midi, je vous demande d'y réfléchir... Le verdict, il doit être pour les victimes mais aussi pour Philippe Détrè. Mais il faut que sa nièce, puisse avoir la lueur d'espoir de le voir libre. 


Tout ce que je vous demande, c'est de penser que c'est peut-être votre père dans le box. Je ne peux pas penser que ses proches ne puissent pas le voir une dernière fois. 

Il en est à la première marche de l'escalier, il a reconnu les faits. Il a mis des mots sur ce qu'il a commis. Ça c'est quelque chose. Il aurait pu nier. Il aurait pu écouter sa honte. Il a été courageux. Parfois, j'en envie de le gifler Philippe Détrè parce qu'il est bête dans ses réponses. Mais c'est un homme.
 
Hier, il a dit le mot pédophile devant sa nièce, chose qu'il n'aurait jamais faite avant. La peine que vous aller prononcer elle sera longue. Très longue pour un homme de 70 ans." 


11h20 : Me Lebas "Ses remords, ses regrets, sa culpabilité : ils sont là. Il faut les prendre"


"Aujourd'hui, avec ce procès, plus de clivage chez Philippe Détrè, ses deux vies se sont rencontrées. Pas un débat d'experts, je m'en tiens à ce que j'ai vu. J'ai entendu un Philippe Détrè qui a reconnu les faits. Du début à la fin. Au début, il a vécu cela comme une délivrance. Ca ne fera jamais oublier les victimes, mais je vais vous dire une chose. Ses remords, ses regrets, sa culpabilité : ils sont là. Il faut les prendre. C'est important, pour lui, pour les victimes, pour juger."
[...]

Et Me Lebas de terminer sur une demande d'espoir :

Moi, ce que je demande dans ce dossier c'est de l'espoir. Pour un homme. De ne pas sortir mort de prison. 



11h00. Me Quentin Lebas, aux jurés : "avoir le courage de comprendre"

[...]
Prêtre la journée et abuseur la nuit. C'est vrai... Il voulait être protecteur. Il voulait être protecteur, chuchote maintenant l'avocat. Ça aussi ça fait partie de lui, vous ne pouvez pas lui enlever. Vous devez le juger dans sa globalité d'homme. 

C'est normal qu'il paye. Mais on peut aussi aller au-delà, essayer d'aller au delà. Il n'est pas un homme de raison qui n'ait pas envie de combattre le crime. Et pour cela il faut comprendre pourquoi. Il aurait dû avoir le courage de consulter, de se confesser Mais vous, nous, allons nous avoir le courage d'aller au-delà. Allons nous avoir le courage de dire que sa qualité de prêtre l'a enfermé dans cette déviance.


10h30 Plaidoirie de Me Quentin Lebas, défense

"C'est le moment... De me lever. Ma robe est lourde [...] Un confrère me disait, l'avocat de la défense, il ne sert à rien mais sans lui, ce serait pire. [...] Aujourd'hui, c'est dur". L'avocat dit : "d'autant plus que je viens d'être papa pour la deuxième fois il y a 15 jours." 

"Certes ce dossier est dur, horrible, et c'est naturel de le penser de dire que Philippe Détrè est "monstre", mais je ne le laisserai pas dire. C'est un homme... Je défends l'homme pas les crimes, les criminels, pas les crimes !

Ce serment d'avocat, il est inscrit sur notre poitrine. Ce serment il est magnifique. Et c'est vrai que dans ce dossier, quoiqu'il ait fait, Philippe Détrè est un homme.

Quoiqu'on vous dise Philippe Détrè est un homme, il fait partie de notre humanité. Philippe Détrè est un homme, il n'est pas le diable, ce n'est pas un monstre. Vous êtes là pour juger un homme, pas pour venger, pas pour damner, pas pour vouer aux enfers. 

Qui êtes vous M. l'avocat général pour demander l'enfer ? Ma justice, celle en laquelle je crois, ne peut pas demander l'enfer à un homme. 

Je vous parlais de serment, vous aussi MM et Mmes les jurés vous vous êtes engagés à n'écouter ni la haine ni la méchanceté ni la crainte ni l'affection. Il est beau cet engagement. Vous avez juré, c'est ce qui fait de vous des jurés. Vous n'êtes pas là pour la vengeance mais pour la justice. 



10h15. Suspension de séance. 


10h00. La réquisition

"Je vous demande de prononcer une peine longue adaptée aux 40 ans d'horreur vécus par les enfants de la nuit : 
Je vous demande 15 à 18 ans à partir du moment où la peine est suivie des deux tiers en période de sûreté, comme je vous le demande. Et d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans après la sortie. Il aura 80 ans ou plus quand il sortira et il aura 5 ans de suivi socio-judiciaire. "



9h00. Début des réquisitions de l'avocat général, Luc Fons


L'avocat général se met à la barre. Il parle de son sud-ouest natal. De l'ambiance qui y règne, de ces mères fières de leurs enfants, qui sont parfois enfants de choeur. Et puis le curé du village. Il lit la messe mais est également inséré dans la société. Il joue au rugby. 

"Si tu travailles pas à l'école, tu seras curé" disait-il. "Nous, ça nous faisait rire". Car le curé, il est quelqu'un et il est avec quelqu'un. Il n'est pas seul. Alors ceux qui avait des difficultés avec la solitude, dans les années 70, ils renoncent. Ici même, un témoin nous a dit j'ai renoncé. Lui, il ne l'a pas fait.

Philippe Détrè, ne l'a pas fait. Prêtre le jour, abuseur la nuit, sans que ça la gêne, sans empathie, sinon ça n'aurait pas duré 40 ans. "Tu es un bon garçon, continue" nous disait-il à une victime qu'il obligeait à faire une fellation.

Alors, par le jeu de la loi et de la prescription, certaines victimes ne sont entendues que comme témoins aujourd'hui. Je vais vous dire, avant 1998, la prescription était de 10 ans, elle est passée à 20 ans, il n'empêche que des faits restent prescrits. 

Le droit à l'oubli ? Oui, mais aujourd'hui, il y a des victimes qui ne pourront pas être reconnues comme telles ! 

Philippe P. violé entre 1972, 1973, Jean-Pierre B. violé entre 1973 et 1977, les faits sont prescrits. [...] Eric, Alain, Frédéric, Pascal, [...] Yvon, Daniel, Emmanuel, Rodolphe, Florent, pour qui les faits sont encore prescrits.

C'est long, je sais, mais c'est indispensable...


La récidive ? 

Philippe Détrè, il est structuré complètement comme un pédophile. L'un des experts nous dit qu'à cause de son âge le risque de récidive est modéré. Mais, l'autre expert dit que le risque de récidive est plus que possible car il est dans la tête. C'est ce que je crois également. 

Et de citer à nouveau des noms : Hakim, David, Frédéric, Jérôme, Vincent, Jérôme (un autre), Jean-Philippe, [...] Olivier, Alain victimes...

Voilà la litanie des faits reprochés à Philippe Détrè. Vous allez vous prononcer concernant dix enfants victimes de viols et atteintes sexuelles et trois, victimes uniquement d'atteintes sexuelles

Vous réfléchirez à des équations simples. Il lisait la messe tous les matins, parfois après avoir abusé des enfants... Il a donné la communion. Moi ça me choque... Profondément. Eux pendant ce temps, ils creusaient le trou dans lequel ils essayaient d'enfouir leur douleur, leurs traumatismes, leur secret...

Un certain nombre étaient battus, fils d'alcooliques, orphelins, des enfants qui n'avaient rien... Des proies, des objets, pour Philippe Détrè.

La réquisition devrait être lourde

Aucune circonstance atténuante, pour l'instant, dans le discours de l'avocat général à propos de Philippe Détrè, qui encourt 20 ans de prison.

Philippe Détrè, a demandé à être à l'isolement en prison. Pourquoi ? Car Philippe Détrè, violeur d'enfant, c'est la "lie de la société". Quand, en prison vous mélangez les braqueurs et les violeurs ou pire, les violeurs d'enfants. C'est le carnage. [...]

[...] Cela coûte très cher la prise en charge d'un détenu. Quelle que soit la somme des faits qui lui sont reprochés ont applique une règle qui est le non cumul des peines. 

Explications pratiques pour les jurés (par l'avocat général)

Le viol c'est dès qu'il y a pénétration (imposer une fellation à un mineur est un viol). Le reste ce sont des agressions sexuelles. Le viol c'est 15 ans maximum, comme c'est aggravé, pour Philippe Détrè, il encourt 20 ans. 

Quand vous avez fait la moitié de la peine vous pouvez demander à sortir de prison. Mais quand vous avez 70 ans et plus, il peut, dès demain, demander une libération conditionnelle. Donc, moi, cela me pousse à requérir une période de sûreté. Je vais vous demander aussi de prononcer un suivi socio-judiciaire, pour s'assurer qu'il a mis en place des éléments susceptibles d'empêcher une récidive. Et je vais demander une obligation de soins

Début du dernier jour du procès


Il n' y a pas d'accusé dans le box. La cour s'est installée, Philippe Détrè s'est fait attendre. Une minute.
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