Depuis le 1er janvier, le village de Cantin, près de Douai, n'a plus de médecin généraliste. La praticienne, installée depuis deux ans, a subitement déménagé sans prévenir la municipalité qui se démène depuis pour lui trouver un remplaçant.
Depuis le 1er janvier, les stores du cabinet médical, installé depuis plus de 50 ans rue du Molinel à Cantin (Nord), sont désespérement baissés. La porte vitrée est close. La plaque du Dr Nathalie Verneuil a été dévissée. Cette jeune médecin généraliste, âgée d'une trentaine d'années, avait pris la succession, il y deux ans, du Dr Vandromme, aujourd'hui à la retraite. Mais en fin d'année dernière, elle est partie subitement de Cantin pour regagner son Berry natal en raison, disent ses ex-patients, de graves soucis de santé.
Pour ce village de 1 500 habitants, privé désormais de généraliste, c'est un coup dur. Le maire, Christian Courtecuisse, dit ne pas avoir été prévenu de ce départ. Les ex-patients ont du ou doivent trouver un nouveau médecin traitant dans les villages alentours ou dans la ville voisine de Douai, où, la pénurie de généralistes se fait déjà durement ressentir. Beaucoup de praticiens, débordés, ne peuvent déjà plus accepter de nouveaux patients. A la pharmacie de la rue de Cambrai, l'artère principale de Cantin, on fait aussi grise mine. Selon Catherine Ansart, la pharmacienne, les patients du Dr Verneuil constituaient une grande partie de la clientèle de l'établissement qui voit aujourd'hui son chiffre d'affaires plonger. "Trouver un nouveau médecin, c'est aujourd'hui une priorité pour sauver la pharmacie" s'alarme-t-elle.
Pour le maire de Cantin, l'enjeu est de taille : actuellement une quarantaine de logements sont en cours de construction près de la gare. Le village pourrait, du coup, accueillir une centaine de nouveaux habitants qui auront besoin d'un médecin généraliste.