Le congrès des médecins généralistes s'ouvre ce jeudi à Lille. Un millier de praticiens réunis pour évoquer les grands débats qui agitent la profession. Parmi lesquels l'éternel dossier de la désertification médicale...
Deux constats : la désertification médicale ne touche pas uniquement les zones éloignées des villes et ce sont les personnes âgées qui en font le plus les frais. Reportage à Douai de Yann Fossurier et Sergio Rosenstrauch.
Il a fermé son cabinet le 1er octobre dernier. Pour le docteur Luère, l'heure de la retraite a sonné après 36 ans de bons et loyaux services sur la ville de Douai. Il aurait aimé trouver un successeur pour reprendre son activité de généraliste, mais seuls trois médecins ont répondu à son annonce, sans donner de suite.
A Douai, ce n'est pas un cas isolé. Ces trois dernières années, quatre autres généralistes ont pris leur retraite sans successeur. Du coup, ceux qui restent sont débordés et ne peuvent quasiment plus accepter de nouveaux patients. C'est le cas du Dr Lepoutre, récemment il a du supprimer les consultations libres, faute de temps. Il ne travaille plus désormais que sur rendez-vous.
A Douai, ville de 42.000 habitants, il est donc difficile aujourd'hui de trouver un médecin traitant disponible. Une maison de retraite en a fait l'expérience récemment lors de l'arrivée d'un nouveau pensionnaire. Avec une population veillissante, la demande de soins va encore s'accroître. A Douai, les généralistes tirent la sonnette d'alarme. Ils demandent notamment qu'on leur allège les nombreuses tâches administratives qui occupent aussi désormais leur quotidien.