Une galerie en ligne a été ouverte ce mercredi, sur internet, dans le cadre des célébrations en fanfare du 200e anniversaire de la bataille de Waterloo (18 juin 1815) au Royaume-Uni... où certains soupçonnent la France de chercher à transformer sa défaite historique en victoire.
200 reliques de la bataille de Waterloo sont exposées dans l'exposition virtuelle dédiée au choc entre l'armée du duc de Wellington et celle de l'Empereur Napoléon 1er en rase campagne, non loin de Bruxelles, le 18 juin 1815: un événement qui précipita l'abdication du "petit caporal". Nombre d'objets jamais montrés au public proviennent de la "collection Waterloo" du National Army Museum ou de musées européens. Ils évoquent les grognards, hussards et officiers de haut rang.On y voit une paire de bottes noires du vainqueur, le duc de Wellington, les fameuses "welly" toujours à la mode deux siècles après la bataille mais aussi un manteau-burnous d'inspiration égyptienne porté par Napoléon 1er, la veille de la mêlée qui consacra sa chute. Figurent également une scie utilisée pour amputer la jambe du comte d'Uxbridge ; l'aigle impérial du 45e régiment de ligne saisi comme trophée ; un penny censé avoir arrêté la balle d'un mousquet français; 43 soldats de plomb des deux camps ayant appartenu à l'ex-Premier ministre Winston Churchill ; des dents arrachées par des détrousseurs de cadavres et vendues comme "ivoire de Waterloo" à des prothésistes dentaires peu scrupuleux.
Expositions et recherche des descendants des soldats
L'exposition est mise en ligne à l'adresse Waterloo200.org, un site associé aux multiples initiatives autour du bicentenaire, y compris l'impressionnante reconstitution prévue en Belgique du 17 au 21 juin en présence de quelque 5.000 figurants. Il parraine notamment une campagne visant à retrouver les descendants des valeureux soldats, dont certains seront invités à une messe solennelle en la cathédrale Saint-Paul.Au nombre des événements prévus au Royaume-Uni, on compte une exposition au château de Windsor consacrée à "la bataille de Waterloo et la défaite de Napoléon". A Londres, le British Museum accueille des caricatures et pamphlets glorifiant Napoléon ou dénonçant "l'ogre", et la National Portrait Gallery célèbre "Wellington: triomphe, politique et passion" (à partir du 12 mars).
Bisbilles franco-anglaises
Mercredi, le quotidien Times croit pour sa part déceler un complot français. Selon lui, Franck Samson, avocat français qui incarnera Napoléon lors de la reconstitution du bicentenaire, est persuadé que "le public acclamera (l'Empereur) et oubliera que nous avons perdu" et considère Wellington comme "un Anglais apeuré dont personne n'a entendu parler".Dans un éditorial, le Times feint de s'indigner d'une tentative des Français "à la fois injuste et déloyale" de réécrire l'histoire. En ajoutant: "Et ils disent que nous sommes perfides".