Un budget permettant de vivre décemment en logement social dans une ville moyenne serait de 1.424 euros pour une personne seule, et de 3.284 euros pour un couple avec deux enfants, évalue une étude de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) publiée vendredi.
Le rapport annuel de l'Observatoire livre les résultats d'une recherche menée depuis trois ans pour évaluer les "budgets de référence", nécessaires pour "une participation effective à la vie sociale". Cette étude s'inscrit dans une réflexion menée au niveau européen, visant à déterminer "un revenu minimum décent". Avec l'aide d'experts et de citoyens, l'ONPES a ainsi élaboré des budgets de référence pour des ménages vivant dans les villes moyennes de Tours et Dijon.
Ils ont d'abord déterminé les paniers de biens et services relevant d'un besoin minimum: disposer d'une chambre pour chaque enfant de sexe différent et de plus de 6 ans, d'une chambre d'amis pour les retraités. Avoir une voiture d'occasion, pouvoir partir en vacances (deux semaines par an pour les actifs avec enfants, une semaine pour les retraités et les actifs sans enfant), pouvoir pratiquer des activités culturelles et sportives, inviter des amis, offrir des cadeaux. Alimentation, habillement, soins et hygiène corporelle ont également été pris en compte.
1424 € pour une personne seule
Les budgets nécessaires à une vie décente, pour un ménage logé dans le parc social, ont ainsi été établis entre 1.424 euros pour une personne active seule (1.571 euros dans un logement du parc privé), et 3.284 euros pour un couple avec deux enfants (3.515 dans le privé). Le budget nécessaire pour les familles monoparentales avec deux enfants est de 2.599 euros dans un logement social (2.830 dans le privé).Les budgets de référence des retraités en couple sont de 2.187 euros (2.437 dans le privé), ceux des couples d'actifs sans enfant de 1.985 euros (2.133 dans le privé). Ces budgets ont permis de déterminer la part des ménages qui sont en situation financière tendue. Ainsi, selon l'étude, les familles monoparentales sont soit pauvres (55%), soit disposent de moyens insuffisants pour vivre décemment (40%).
1 habitant du Nord Pas-de-Calais sur 5 vit sous le seuil de pauvreté
14% des retraités seuls sont pauvres, 45% en risque de restrictions. Seuls 12% des couples d'actifs sans enfant sont dans cette situation (5% sousle seuil de pauvreté, 7% amenés à renoncer à certains biens et services jugés nécessaires pour vivre décemment). Il s'agit de la catégorie la moins
en difficulté. 12% des couples avec deux enfants vivent sous le seuil de pauvreté, 24% doivent s'imposer des restrictions. Le seuil de pauvreté se situe à 60% du niveau de vie médian (987 euros par mois).
Avec un niveau de vie inférieur à 977 € par mois (définition du seuil de pauvreté), près d’un habitant de la région Nord Pas-de-Calais sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, contre un sur sept en France métropolitaine.